Porte ENTREE AnarkaiA La terre est un pays Point of view
Mise à jour : 07/12/2009


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Louise



Jules Vallès :
(Lors de l'enterrement de Victor Noir Janvier 1870)

    « Des femmes partout. Grand signe. Quand les Femmes s'en mêlent, quand la ménagère pousse son homme, quand elle arrache le drapeau noir qui flotte sur la marmite pour le planter entre deux pavés, c'est que le soleil se lèvera sur une ville en révolte... »

La Commune de Paris de 1871, marque l'arrivée massive des femmes sur l'arène politique et dans l'engagement révolutionnaire. Elles vont s'investir par milliers durant les 72 jours qu'elle va durer et y jouer un rôle fondamental. La plupart viennent de la classe ouvrière et plus souvent du secteur couture-broderie. D'autres sont des intellectuelles, acquises aux idées féministes et socialistes révolutionnaires, qui ont rompues avec leur milieu bourgeois, se déclassant pour être libres. Elles travaillent pendant la journée et suivent des cours le soir. 

Elles sont pratiquement les initiatrices de la Commune. Au matin du 18 mars, ce sont elles qui paralysent les troupes en encombrant les rues, en se mêlant aux soldats et en les appelant à fraterniser avec le peuple. Un rapport militaire relate :

- « Les femmes et les enfants sont venus et se sont mêlés aux troupes.  Nous avons été rudement trompés en permettant à ces gens de s’approcher de nos soldats, car ils se mélangèrent à eux, les femmes et les enfants leur scandaient ‘Vous ne tirerez pas sur le peuple’.»

Les femmes n'auront de cesse de se dévouer pour la Commune, alors qu'aucune ne rentrera dans les sphères de son pouvoir. Elles vont s'organiser au sein de Comités de quartiers, créer des ateliers autogérés, intervenir en club et insuffler un courant féministe. Elles auront un comportement héroïque sur les barricades et en paieront un lourd tribut durant la semaine sanglante. Beaucoup de survivantes seront déportées.

On les appelait les pétroleuses, en raison de leur participation, quelque peu exagérée par les journaux et tenants du pouvoir de l'époque, aux grands incendies de la fin de la Commune. Le terme a, surtout semble-t'il, servi aux versaillais pour justifier leur violente répression.

Quoiqu'il en soit, le rôle exemplaire joué par les femmes durant la Commune, peut être vu comme une référence historique sur lesquels les mouvements feministes qui suivent vont  pouvoir s'appuyer.

Beaucoup de noms, ayant disparus et les informations n'étant pas faciles à trouver, nous n'en avons recenser que quelques-unes, mais à travers celles-ci, c'est à toutes, anonymes ou non, que nous voulons rendre hommage.

Nous commençons cette liste avec Jenny d'Héricourt. Bien qu'elle ne participa pas à la Commune, elle marque, dans la suite d'Olympe de Gouges ou de théroigne de Méricourt, l'entrée des femmes dans la lutte pour leur émancipation et dans le mouvement révolutionnaire du XIXe siècle. Elle est un peu, à ce titre, une marraine de celles qui vont prendre part à l'insurrection Parisienne. Bien sûr, il y'en eu d'autres, mais son influence est largement reconnue.


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Jenny d' Héricourt

(1809-1875)

Née à Besançon, Jeanne-Marie Poinsard, elle grandit dans une famille d'artisans protestants et républicains. Écrivaine, militante révolutionnaire et surtout féministe, elle n'aura de cesse de combattre pour l'émancipation des Femmes, que ce soit dans la société française ou au sein même, du mouvement révolutionnaire, encore très sexiste, à cette époque.

En 1817, elle part à Paris.

En 1836, après 4 ans de mariage, elle se sépare de son mari et plaide pour le divorce, interdit alors.

Après avoir suivi une formation d'enseignante, elle dirige une école privée de filles. Elle se lance, par la suite, de manière autodidacte, dans l'étude de la physiologie et l’histoire naturelle. Elle obtient un diplôme en médecine homéopathique, suit une formation de sage-femme à la Maternité et travaille dans les années 1850 comme gynécologue et pédiatre. Elle assure également des cours du soir pour les travailleurs des deux sexes.

Elle entame son engagement politique en 1840, par la publication de 2 romans de critique sociale. Elle adhère aux idées socialistes de Cabet. Elle participe à la révolution de février 1848. Elle fonde dans le même temps, la Société pour l'émancipation des femmes dont elle est secrétaire, visant à se battre pour la liberté et les droits civils des femmes.

Dans les années 1850, elle porte la voix des femmes sur la scène publique et chez les philosophes sociaux, notamment par la publication d'articles dans la Revue philosophique et religieuse, en réponse aux propos misogynes de Proudhon. 

Jenny est, d'ailleurs connue, pour ses échanges avec celui-ci, qui pense que la Femme est naturellement inférieure intellectuellement.

Son ouvrage principal : La femme affranchie, porte le sous-titre : réponse à MM. Michelet, Proudhon, É. de Girardin, Legouvé, Comte et autres novateurs modernes. Elle va reprendre les arguments biologiques, dont ces penseurs, surtout Proudhon, se servent pour expliquer l'infériorité de la femme, à son propre compte et en souligner toute l'absurdité, ayant, en outre, une bien meilleure connaissance du sujet, que ceux-ci, de par ses études :

- « l’Anatomie vous dit : chez les deux sexes, la masse cérébrale est semblable pour la composition et, ajoute la Phrénologie, pour le nombre des organes 16. Il s’en suit que la distinction entre des hommes autonomes et des femmes assujetties n’est pas une loi naturelle, mais une décision politique et une pratique sociale :  Eh ! non, Messieurs, ce ne sont pas là des hommes et des femmes : ce sont les tristes produits de votre égoïsme, de votre affreux esprits de domination, de votre imbécilité… »

Jenny fait voler en éclats, l'argument  biologique de la position de la femme dans la société, pour  faire ressortir, au contraire son aspect social. Elle parle de « l’annihilation sociale de la femme ». Elle est l'une des marraines de la sociologie, avec Émile Durkheim et Auguste Comte, mettant en évidence le lien social et notamment le lien sexuel qui noue les rapports humains et condamne la femme à un statut de sous-citoyenneté.

« Mon but est de prouver que la femme a les mêmes droits que l’homme. De réclamer en conséquence son émancipation ; enfin d’indiquer aux femmes qui partagent ma manière de voir, les principales mesures qu’elles ont à prendre pour obtenir justice. Le mot émancipation prêtant à équivoque, fixons-en d’abord le sens. Emanciper la femme, ce n’est pas lui reconnaître le droit d’user et abuser de l’amour : cette émancipation-là n’est que l’esclavage des passions ; l’exploitation de la beauté et de la jeunesse de la femme par l’homme ; l’exploitation de l’homme par la femme pour sa fortune ou son crédit. Émanciper la femme, c’est la reconnaître et la déclarer libre, l'égale de l’homme devant la loi sociale et morale et devant le travail  » (p. 6 et 7).

Avec ce livre, Jenny va marquer les esprits et encourager beaucoup de femmes à entrer dans le combat politique et féministe, et en faire accepter l'idée chez les socialistes. Son influence va s'étendre dans d'autres pays d'Europe. Jenny vient d'ouvrir une porte.

Elle gagne les États-Unis en 1864 où elle séjournera jusqu'en 1872. Elle participe, là-bas aux activités féministes.


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Nathalie Lemel

(1826-1921)

Nathalie Lemel fut l'un des membres les plus actifs et les plus héroïques de la Commune de Paris. Ce petit bout de femme, elle mesurait 1 mètre 49, voua sa vie à la révolution, dans un esprit anarchiste. Pourtant, elle n'était pas vraiment destinée à ce chemin, de par son environnement social et culturel.

Elle naît, Duval, à Brest, où ses parents tiennent un café. Ils en tirent un bon revenu et l'élèvent, semble-t-il avec soins. Elle est scolarisée jusqu'à l'age de 12 ans, dans, on peut le présumer dans ce Finistère du XIXe siècle, une école religieuse, loin de toute contestation.

Nathalie devient, ensuite, ouvrière relieuse de livres. En 1845, elle épouse Jérôme Lemel, de huit ans son aîné, travaillant dans la même branche d'activité qu'elle. Ils auront 3 enfants.

En 1849, le couple s'installe à Quimper. Nathalie y fonde une librairie. Apparemment, son affaire tombe en faillite en 1861. Les Lemel montent, alors, à Paris où elle gagne sa vie en vendant des livres, puis en travaillant dans un atelier de reliures. Il semblerait que c'est à ce moment que Nathalie devienne socialiste. On peut penser que c'est au contact des livres, qui lui passent entre les mains, qu'elle élargit son champ de réflexion. Elle se met à discuter de tout ce qu'elle voit. Elle reprend à son compte les revendications féministes et adopte un comportement de femme indépendante, rompant avec son rôle de femme au foyer

Nathalie, va évoluer de plus en plus vite, dans son parcours de militante. En août 1864, une grève des ouvriers relieurs éclate. Nathalie est de la partie. Elle y rencontre Varlin, reconnu pour son engagement sans failles. L'année suivante, une nouvelle grève est décidée. Elle fait partie du comité de grève, puis est élue déléguée syndicale, véritable révolution pour l'époque, dans un milieu ouvrier dominé par l'esprit de Proudhon et son sexisme exacerbé. Elle se distingue par sa détermination et ses qualités d’oratrice et d'organisatrice. Elle revendique l'égalité des salaires entre hommes et femmes.

Un rapport de police, de l'époque la présente ainsi :

- « Elle s’était fait remarquer par son exaltation, elle s’occupait de politique ; dans les ateliers, elle lisait à haute voix les mauvais journaux ; elle fréquentait assidûment les clubs. »

Elle adhère, également, à l'Internationale et prend une part de plus en plus active dans la lutte contre le Second Empire.

En 1867 ou 68 Nathalie la rebelle, quitte son mari, qui se serait mis à boire. Débarrassée des entraves conjugales, elle se consacre, encore plus intensément, à ses activités militantes.

Avec Varlin, son compagnon de route révolutionnaire et quelques autres relieurs, elle fonde une coopérative d'alimentation, la Ménagère, puis un restaurant coopératif en 1868, la Marmite, ayant pour but d'offrir aux ouvriers, une saine alimentation bon marché. Elle y officie comme caissière, secrétaire et participe ardemment à la préparation des repas. Pour plus d'efficacité, elle loge sur place. Cette Marmite connaît un tel succès que trois autres restaurants s'ouvrent.  On compte, environ  8 000 travailleurs, qui s'y retrouvent. C'est à la fois un lieu où l'on se restaure, mais aussi où l'on discute et on y lit les mauvais journaux loin du regard des argousins de Napoléon III.

Durant le siège de Paris, pendant de la guerre de 1870-71, elle réussit à fournir chaque semaine, des centaines de repas aux gens privés de ressources. Elle devient très populaire dans le coeur des Parisiens. Infatigable, elle va dans les clubs, en particulier à l'École de médecine, où elle prend la parole.

Dés le 18 mars, elle s'engage pleinement dans la Commune de Paris. Elle intensifie ses interventions oratoires dans les clubs de femmes, y prêchant les discours les plus subversifs et radicaux.

Avec Elisabeth Dmitrieff et un groupe d'ouvrières, elle créait le 11 avril 1871, l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins des blessés. Le but est de porter la voix des femmes, de les organiser, et de les responsabiliser dans le projet communal et de leur faire prendre une part active dans le combat contre les versaillais. On y gère aussi, les problèmes de la vie quotidienne. Nathalie siège au sein du comité central et s'occupe plutôt des questions sociales.

Durant la semaine sanglante, Nathalie est sur les barricades, faisant le coup de feu du côté de la place Blanche, puis de Pigalle, à la tête d'une centaine de femmes. En plus de se battre contre la troupe, elle soigne les blessés et harangue les gardes nationaux à la lutte.

Un témoin relate :

- « Rentrant chez elle le 23 mai, les mains et les lèvres noires, couverte de poussière, elle disait avoir combattu 48 heures sans manger  et elle ajoutait  : - " Nous sommes battus, mais non-vaincus." »

Arrêtée, le 21 juin, elle est jugée par un conseil de guerre. Indomptable, elle assume fièrement toutes ses responsabilités. On la condamne à la déportation et à l’enfermement au bagne en Nouvelle-Calédonie. Ses amis vont demander sa grâce. Mais quand Nathalie l'insoumise l'apprend, elle envoie une lettre de refus catégorique au préfet de La Rochelle, le 17 août 1873.  Parlant de ce recours en grâce, elle écrit

- « (...) Je déclare formellement, que non seulement, je n'en ai pas fait, mais que je désavoue celui qui serait fait à mon insu, ainsi que tout ceux qui pourraient être faits dans l'avenir. Ma décision est irrévocable. (...) »

Elle est  embarquée, au côté de Louise Michel, le 24 août, à destination du bagne de Nouméa. Il est question de séparer le lieu de déportation des hommes et des femmes, Nathalie et Louise s'y opposent farouchement :

- « Nous ne demandons ni n'acceptons aucune faveur et nous irons vivre avec nos co-déportés dans l'enceinte fortifiée que la loi nous fixe. »

Elle partage sa cabane avec Louise sur la presqu'île Ducos. Il est probable que Nathalie ait eu une certaine influence sur sa codétenue

Elle rentre à Paris en 1880, après la loi d'amnistie pour les communards. Rochefort l'engage dans son journal L'Intransigeant, puis elle va vivre de divers petits travaux. Elle continue un peu, à suivre les évènements, à évoquer les grands moments de la commune et surtout la lutte pour la condition féminine, mais  elle est rentrée très éprouvée par ses années de déportation.

Vers la fin de sa longue vie, elle n'a plus aucun soutien matériel et sombre dans la misère. Elle devient aveugle et finit ses jours à l'hauspice d'Ivry, qui l'accueille en 1915.


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Anna Jaclard

(1844-1887)

Anna Korvine Kroukovskaïa naît à Saint Petersbourg, dans une famille aristocratique. Son père est général. Elle et sa soeur Sophie, sont élevées dans l'amour et bénéficient d'une bonne éducation. Cette dernière deviendra, d'ailleurs une très grande mathématicienne. Toutes 2 vont se passionner pour les idées socialistes et embrasser la cause.

Anna décide de devenir écrivaine. En 1864, elle envoie à Dostoïevski une nouvelle, Le rêve, qu'il fait publier dans un journal, L'époque. Ils vont ensuite avoir un échange de correspondances, puis vont se rencontrer. Dostoïevski tombe amoureux d'Anna et la demande en mariage. Elle refuse, s'en expliquant dans une lettre à sa soeur :  « Je suis étonnée de ne pouvoir l'aimer. Il est tellement bon, intelligent, génial. Mais il lui faut une femme qui se consacrerait qu'à lui. Je ne le peux pas. »

Anna part ensuite s'installer à Paris, dans le but d'étudier La question sociale et se fait ouvrière dans une imprimerie. Elle se met à fréquenter les groupes Blanquistes dans lesquels, elle rencontre Victor Jaclard, alors étudiant en médecine et qu'elle allait bientôt épouser. Le couple doit fuir la police de l'Empire en 1870 et se réfugie en Suisse. Anna adhère à la section russe de l'A.I.T. Il semblerait que ce soit elle qui ait fait la traduction russe de L'Adresse inaugurale de la Première Internationale. Elle rentre avec son mari à Paris après la chute de l'Empire.

Durant la Commune, Anna est membre du Comité de Vigilance du XVIIIe arrondissement et de la Commission instituée pour organiser et surveiller l'enseignement dans les écoles de filles. Elle milite également dans le Comité des Femmes d'Allix où elle côtoie André Léo et Elisabeth Dmitrieff. Le 22 avril, elle signe, avec André Léo et Sophie Poirier, l'appel des Citoyennes de Montmartre :

- « Les Citoyennes de Montmartre, réunies en assemblées, ont décidé de se mettre à la disposition de la Commune pour former des ambulances qui suivent les corps engagés avec l'ennemi et relever, sur le champ de bataille, nos héroïques défenseurs. Les Femmes de Montmartre animées de l'esprit révolutionnaire veulent témoigner de leur dévouement à la Révolution. »

Elle réussit à échapper aux Versaillais, qui la condamnent aux travaux forcés à perpétuité, par contumace. Elle trouve, avec son mari, à nouveau refuge en Suisse, puis en Russie où elle se remet à écrire et publie quelques nouvelles. Le couple revient à Paris après l'amnistie.


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Paule Mink

(1839-1901)

Anna Paulina Mekarski, plus connue sous le nom de Paule Mink où Minck, naît à Clermont-Ferrand. Son père est un comte polonais, cousin du Roi Stanislas II. Ayant pris part à la révolution polonaise de 1830, il doit fuir son pays et se réfugie l'année suivante en France, où il devient saint-simonien.

Vers 1867, Paule s'installe à Paris, où elle gagne sa vie, comme lingère et en donnant des cours de langue. « On l'a dit aussi habile à l'aiguille, qu'à donner des leçons. » (G. Lefrançais).

Paule Mink est républicaine et s'oppose à l'Empire. Bien plus, elle milite pour le socialisme et la cause des femmes. Elle collabore à divers journaux tel que celui de la fédération rouennaise de l'A.I.T., La Réforme sociale, et prend la parole lors de conférences. Elle créait également une organisation féministe et révolutionnaire dans une forme mutualiste, la Société fraternelle de l'ouvrière.

En 1870, alors que la France est en guerre avec la Prusse, Paule Mink participe activement à la défense d'Auxerre. On veut, par la suite, lui décerner la Légion d'honneur, mais elle la refuse.

Durant la Commune, elle s'implique fortement dans l'agitation sociale. On la retrouve en tant qu'oratrice dans des Clubs, notamment celui de l'église St Sulpice et celui de l'église Nôtre Dame de la croix. A Montmartre, elle fait partie du Comité de Vigilance des citoyennes aux côtés d'André Léo et de Louise Michel et ouvre une école gratuite dans l'église Saint Pierre. Elle part, également, en province, à plusieurs reprises, pour y porter l'idéal communal et tenter de la rallier à Paris. La semaine sanglante a lieu alors qu'elle est justement en tournée, ce qui lui permet d'échapper à la répression versaillaise. 

Elle se réfugie en Suisse où elle rencontre James Guillaume. Elle participe au 5e Congrès de la Paix à Lausanne et continue à mener son combat pour le féminisme et le socialisme. D'abord de tendance blanquiste, elle s'oriente vers le Guesdisme.

A la faveur de l'amnistie de 1880, elle revient en France et s'installe dans le Midi. Elle assiste, en tant que déléguée des ouvrières de Valence, au congrès du Parti Ouvrier de France, au Havre, en novembre 1880. Elle y plaide pour une instruction civile, intégrale et identique pour toutes et tous. Elle devient une militante très active du P.O.F. 

Le 31 mai 1881, elle se voit infligée un mois de prison pour avoir participé à un meeting de protestation contre la condamnation d'une nihiliste russe du nom de Jessy Helfman. 

Menacée d'expulsion du territoire français, du fait de son origine russo-polonaise, Negro, un ouvrier mécanicien anarchiste, l'épouse. Il reconnaît également deux de ses filles nées en Suisse. 

 En 1893, elle remonte à Paris. L'année suivante, 2 de ses pièces sont jouées au Théâtre social : Qui l'emportera ? et Le pain de la honte.

Révolutionnairee socialiste et féministe intarrissable, elle continue toujours plus à militer pour le P.O.F. et collabore à la presse ouvrière, telles La Revue socialiste de Benoît Malon et La Fronde, organe féministe créé en décembre 1897.

Elle meurt à Paris le 28 avril 1901. Son incinération, le 1er mai au Père-Lachaise, donne lieu à une grande manifestation rassemblant des socialistes, des anarchistes et des féministes. Elle se termine en affrontements avec la police.


Marguerite Tinayre

(1831-1895)

Née Marguerite Victoire Guerrier à Issoire dans le Puy de Dôme, elle est issue d'un milieu bourgeois aisé et républicain. Elle bénéficie d'une bonne éducation. En 1856, elle obtient le brevet de capacité qui va lui permettre, outre de devenir institutrice, d’ouvrir à Issoire une école libre de jeunes filles. Elle va vouer une véritable passion à l'enseignement et développer une pédagogie active alliant instruction intellectuelle et professionnelle.

En 1858, elle épouse Jean Tinayre, un Clerc de notaire, avec qui elle aura 6 enfants. Le couple part s'installer, par la suite, dans la région parisienne. Elle dirige alors des écoles libres à Neuilly, Bondy et Noisy le Sec. Marguerite se fait également écrivaine et sort 2 romans en 1864, sous le pseudonyme de Jules Paty, marguerite et rêve de Femme, dans lesquels ses idées sociales apparaissent en arrière plan.

En 1866, elle s'installe dans le XIIIe arrondissement qui est un quartier pauvre. Elle y met en place une école professionnelle pour les filles.

Militante socialiste, elle veut agir concrètement en ce sens. Elle fonde en 1867, avec son frère, son beau frère et des amis, une coopérative de consommation pour les plus démunis, la Société des Equitables de Paris, qu'elle fait adhérer à L'Internationale et à la Chambre fédérale des Sociétés ouvrières. A partir de l'année suivante, elle prend part aux réunions publiques pour y porter la parole socialiste. Durant le siège, on la retrouve dans les clubs où elle plaide pour la mise en place de coopératives et pour l'instauration d'une instruction publique, gratuite et laïque, pour tous. Dans le même temps, elle continue à oeuvrer à l'éducation des défavorisés.

Durant la Commune, Marguerite milite ardemment en faveur de l'émancipation des femmes, notamment au sein de l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins des blessés. Elle continue aussi à se battre sur le terrain de l'enseignement. Le 11 avril, elle est nommée inspectrice des écoles de filles du XIIe arrondissement et s'investit pleinement dans sa fonction. Elle s'efforce de mener le plus rapidement possible le processus de laïcisation. Elle serait à l'origine des propositions, parmi les plus innovantes en matière d'éducation.

Durant la Semaine sanglante, elle s’occupe des blessés. Le 26 mai, elle est arrêtée sur dénonciation. Son mari, qui ne partage pas ses idées politiques, voir même qui est plutôt partisan des Versaillais, a le malheur de venir s'enquérir de son sort. Il est aussitôt mis aux arrêts et fusillé. Elle est pourtant, elle même relâchée dès le lendemain. Elle est à nouveau de suite recherchée, mais elle réussit à gagner Genève où elle trouve refuge avec ses enfants. Elle est condamnée par contumace à la déportation dans une enceinte fortifiée pour avoir exercé une fonction sous la Commune, en tant qu'institutrice.

Durant son exil, elle gagne sa vie comme gouvernante puis comme préceptrice auprès d'une famille noble en Hongrie, où elle séjourne jusqu'à une remise de peine dont elle bénéficie en novembre 1879.

De retour en France, elle continue à oeuvrer dans ses activités pédagogiques. Elle écrit sous le nom de Jean Guêtré avec Louise Michel 2 romans, Misère et  Les méprisées. La collaboration des 2 grandes dames aurait été conflictuelle.




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Index
Grandes Femmes :

























ANNEXE :

L'émancipation
des femmes
sous le Second Empire


Les femmes et
la commune de Paris


La Commune de Paris

Portraits de femmes
de la Commune de Paris

















Bibliographie
Jenny d'Héricourt

 - Le Fils du réprouvé (1844)

- La Femme affranchie
(1860)





















































































































































































































Pièces de théâtre de
Paule Mink

Qui l'emportera ?
(1893)

Le pain de la honte
(1893)







































Œuvres de
Marguerite Tinayre

Marguerite
(1864)

Rêve de Femme
(1864)

Les méprisées
(En collaboration
avec Louise Michel)

(1864)

Misère
(En collaboration
avec Louise Michel ?)

(1864)