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03/07/2011

La Comptine de ce qui se terre

Dans les ruines de cet immeuble de la Rue Monsieur Leprince, Paris, où jadis,  Malik Oussékine fut assassiné par les Forces d’un certain ordre, une vieille poêle se poilait bien au milieu de ce bricà brac.

Quelques notes de musique se glissaient entre les failles de ces briques et de ces broques, entassées,  mélangées…La clé de Sol les guidait vers le grand jour oùelles pouvaient totalement s’exprimer.

Elles chantaient le lointain passé : Exclusion, Papiers… Pas de Papiers   arrow  Expulsion.

Elles chantaient le temps de la Fac où se déversaient dans les rues, le solide groupe solidaire qui rêvait d’un autre monde.

Puis vint le solo et la facture pour le groupe, le grand fric-frac des ayants droits, justifié au nom du  « C’est comme ça et pas autrement, mais tu es libre…»

Oui elle est triste cette mélopée, Colin, mon p’tit frère, tu vois c’est la fatale et banale histoire des êtres humains.

Ils ont fini par se noyer dans un océan de larmes de sang, le sang de la haine, le sang de la colère, le sang de la guerre puis…

Plus rien…

Le néant…

Pleure pas petite sœur, tout est pacifique maintenant. Tout est calme et serein. Il n’y a plus personne pour dire ce qu’il faut faire.

Enfin, tout va pouvoir renaître.

Libre, libre est elle, c’est elle la Terre qui rigole en son cratère.

Plus besoin qu’elles leur somment de se taire. Ils ont fini par le faire.

Ils ont fini par se taire.

En ce 24 Décembre, il n’y a plus personne pour croire au Père Noël.

(Samples : Dead Can Dance / Mano Negra)

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G is B

10/12/2007

Le dernier acte



fly




spi


Play Trance Core track
(1994, Artiste inconnu)

1.    22H37 : Je m’appelle Boléro Darvel. Deux heures, que je suis réveillé. Une douche, un petit-déjeuner : deux croissants, un café. Je suis prêt pour une nouvelle nuit. Mes clefs, le fly, j’ai bien tout ? Ouais c’est bon. On est reparti pour un pt’it tour de piste.

2.      2H45 : Deux heures que j’tourne autour de cet endroit. Chuis pas l’seul. On va par ici, on va par là, on s’arrête, on échange les infos.

- «C’est où ?»
- «Non j’viens de là bas, y a rien.»

     Ils se sont bien planqués ce coup-ci.
   
     Ah ! Enfin, ça y est, j’y suis.

smile

3.     4H38 : Je monte, c’est bon. C’est fort. Wahou ! Ce son, ces lumières, c’est Broadway dans une forêt. Nous sommes des Androïdes, des robots après tout. On monte, on descend, c’est le grand Huit, les montagnes Russes, le grand vertige. Un break, wahou ! Et on repart vers une nouvelle ascension, Boum ! Boum ! Boum ! Boum ! Encore plus haut, Boum ! Boum ! Boum ! Boum !  Encore plus fort.  Je croise Alice au pays des merveilles.

revnight

4.       6H31 : Le jour se lève. La journée s’annonce radieuse. Quel décor !!! Après un pt’it moment de répit pour accompagner tranquilou l’apparition du Dieu Soleil, on repart. Plus fort, Hardcore, la grande décharge finale. Les belles lumières de la nuit s’estompent dans la clarté de l’aurore. Place aux Zombies, les yeux hors des orbites. Je suis à donf. Plus rien n’a d’importance. Je me jette à corps perdu pour la transe finale, l’ultime feu d’artifice dans une explosion de sons.

5.       9H59 : La Jungle se déchaîne. Certains s’effondrent. Y en a qui ont dû encore prendre chèr cette nuit. C’est sûr. Moi j’repars, j’en veux encore, le son me guide hors du monde. J’irai jusqu’au bout du voyage. Rien ne pourra plus m’arrêter, je suis déjà loin,  tellement loin….. Il n’y a plus de barrières espace-temps.

rev1

6.      14H13 : J’ai refait l’plein de vitamines avant de retoucher Terre. Ça ne peut pas continuer sans moi. Je remonte, monte, monte vers le firmament de la piste aux étoiles.

          J’ai froid, j’ai peur, j’ai chaud. Extase, le bonheur, le train fantôme. Ah ! Alice, le pays des Merveilles. Les arbres dansent. Des lutins par milliers se répandent dans la forêt. La Jungle s’affole. Trance, Hardcore, je m’envole, je m’envole, je vole……

tarnspi

7.      20H50 : Le son qui claque, le cœur qui claque, crise cardiaque, c’était mon dernier voyage.

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Les Anges :

-Va, vit, vole pour que le jour se lève
-Monte vers le ciel à tire d'aile
-Jusqu'au coeur de la nuit
-Touche la de ta main et danse entre ciel et terre



08/08/2009

Amadou

12/01/2025

Il était 3 heures du matin et Amadou n’arrivait pas à dormir. Il avait froid, très froid. Couché sur un matelas, posé sur deux palettes de bois, une légère couverture recouvrait son corps. Il grelottait tout en pensant aux siens restés au pays.

Cela faisait six mois maintenant qu’Amadou avait quitté son petit village Malinké de Sitakilly près de la frontière guinéenne, au Mali. Comme il était l’aîné d’une grande famille il avait tout naturellement été désigné pour le grand voyage. Sa mission : rejoindre l’Europe puis la France de préférence, afin d’y travailler et envoyer de l’argent à sa famille.

Amadou, grand et costaud, se sentait tout à fait apte à remplir son devoir. Il en connaissait les dangers, mais il fallait le faire. C’était dans l’ordre des choses. À cette époque, pour beaucoup de familles en Afrique, c’était l’unique chance de survie. C’est ainsi qu’Amadou avait fini par se retrouver dans cette petite pièce d’un immeuble délabré de la rue Myhra, Paris 18e.

Un grand fracas retentit. La vieille porte en bois s’était effondrée. Un tourbillon de neige envahit la pièce. Les petites fenêtres, à leur tour, s’ouvrirent avec violence et se brisèrent. En un instant, l’endroit, déjà froid et humide, fut rempli de poudre blanche. Amadou bondit hors de son lit et enfila sa djellaba. Il était frigorifié. Rapidement,  il rampa vers le porche d’entrée, réussit à glisser dessous et à s’extirper de ce piège. L’espace d’un instant, il eut bien cru mourir étouffé par cette beauté blanche déchaînée. Il pouvait dire adieu à son abri de fortune, si bien caché, qu’il avait appris à aimer.

Une fois dehors, la tempête se calmait. Il ne savait pas où aller. Il avait peur. Les milices néo-républicaines patrouillaient. Elles pouvaient le contrôler et l’emprisonner. Mais ce qu’il craignait par-dessus tout, c’était l’expulsion qui suivait, condamnant sa famille à une mort certaine.

Il erra un long moment au milieu de nulle part, tournant à droite, à gauche, sans croiser personne. Les rues n’avaient jamais été aussi désertes. Au fur et à mesure, il se sentait plus rassuré, mais restait toujours aux aguets. En longeant une palissade, il aperçut un panneau « chantier interdit au public ». Amadou pensa qu’au moins, là, il pourrait se cacher. Il passa sous une planche qui en barrait l’accès. Mais à peine eut-il mis un pied de l’autre côté, qu’il tomba, tomba, et tomba, pour finalement se poser délicatement sur un grand matelas douillet.

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C’est là qu’elle apparut.  

- « Bonjour Amadou »

- « Bon-bonjour, mais que – quoi !... Qui êtes-vous ?

Une petite créature lumineuse se tenait devant lui. Elle avait des ailes et virevoltait au dessus de lui.

- « Je suis la fée Clochette. Ça fait bien longtemps que je t’observe. Vous êtes nombreux dans ton cas, mais je ne sais pourquoi, je me suis plus particulièrement intéressée à toi. »

Amadou se frotta les yeux. Rêvait-il ? Qu’est ce que… ? Une fée, noire de peau comme lui, habillée d’un petit ensemble jaune, comme dans les contes pour enfants.

- « Mais, mais c’est impossible, je rêve. Les fées, ça n’existe pas. »

- « Et si mon bon Amadou. Cependant, seuls les gens à l’âme pure peuvent les rencontrer. Ce qui est ton cas. Il n’y a aucun brin de méchanceté dans ton cœur. Tu ne le sais pas, mais tu es un guide pour tes frères et sœurs humains, qui pour la plupart sont englués dans leur égoïsme. »

- « Quoi ?... Mais qu’est-ce que ça veut dire ?...
Comment un pauvre bougre comme moi, un moins que rien, transi, apeuré, sans un sou, n’arrivant même pas à envoyer quoi que ce soit à sa famille, pourrait-il guider qui que soit ? »

- « Tu n’es sûrement pas un moins que rien, mais plutôt un plus que tout. »

La fée disparut. Amadou se releva en se demandant s'il n’avait  pas rêvé. Il vit une porte et l’ouvra tout naturellement. Il se retrouva à l’extérieur.  Plus de tempête. Le jour se levait et, semblait-il, sur un soleil radieux…

Amadou marchait dans la rue. Quand il croisait des gens, ceux-ci lui souriaient. Quelque chose de magique s’était passé. Cette fois il savait où aller, au 13 rue Jacques Prévert. Un bel appartement l’attendait.

Amadou se mit alors à repenser à ce jour : Il devait avoir 10 ans. Un vieil Indien Navajo était venu dans son village et lui avait adressé ces quelques mots :

- « Jeune Amadou, c’est toi, que je viens voir. J’ai vu dans les fumées sacrées, loin là- bas, dans mon pays, que tu étais  l’élément mâle dont l’espèce humaine a besoin pour tendre vers l’équilibre. Tu vas passer des phases bien difficiles. Un jour, tu feras une rencontre mystérieuse. Tu passeras du froid au chaud. Alors il sera temps pour toi de partir retrouver  ton élément femelle complémentaire. De votre union dépendra le salut de l’Humanité. »

Amadou ressentit une émotion intense intérieurement. Il la devinait. Il savait qu’en ce moment même, elle aussi se dirigeait vers l’appartement du 13 rue Jacques Prévert.

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