Porte ENTREE AnarkaiA Point of view Index Commune Mise à jour : 24/02/2009
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La Révolution de février 1848

      La révolution de 1848 va jaillir d'une crise économique sans précédent. Une mauvaise récolte en 1846 met à mal le secteur agricole. Le prix du blé et donc du pain augmente. Une maladie de la pomme de terre se juxtapose. Il s'ensuit d'une période de disette touchant les classes les plus pauvres. La crise agricole se combine avec une crise sur le crédit. Les banques ne peuvent absorber les besoins d'une économie qui ne cesse de se développer. Le secteur industriel se trouve touché à son tour, entraînant le chômage pour les ouvriers et des faillites pour les petits artisans et les petits commerçants.

    Les paysans se rebellent dans les campagnes. Des manifestations ouvrières éclatent, un peu partout, durant l'année 1847. 

     Dans le même temps, des ministres du Gouvernements sont impliqués dans différents scandales.

   Depuis 1835, les rassemblements publics sont interdits et les associations sont étroitement  surveillées. Les opposants profitent des enterrements civils, des fêtes et organisent des banquets pour se réunir. Une campagne des banquets, organisée par les partisans d'une réforme électorale, se déroule dans toutes les villes de France en 1847. Elle tourne en de véritables meetings politiques. Des républicains s'y joignent, revendiquant le suffrage universel. 

   L'interdiction d'un banquet, qui doit se tenir le 22 février 1848 à Paris va être l'élément déclencheur du soulèvement. Le pouvoir, mais aussi, son opposition vont être débordés par le peuple.

      Ce jour là, des Etudiants se retrouvent au Panthéon pour dénoncer la suppression d'un cours. Ils rejoignent les Ouvriers au quartier de la Madeleine, lieu où devait se tenir le fameux Banquet. L'occupation militaire de Paris est décrétée par le roi. Les premiers affrontements commencent et la situation va s'envenimer.

     Le 23 février, la Garde Nationale s'associe aux ouvriers, les protégeant contre les forces armées.

     Louis Philippe, réalisant alors que son 1er ministre, Guizot, est très impopulaire, tente de sauver les meubles, en le remplaçant. Mais un incident, quartier des Capucines, tourne au tragique, l'armée tire et on compte 50 tués.

   Cette fois ci, les dés sont jetés. Les insurgés répandent la nouvelle. Les armuries sont dévalisées. On monte des barricades, on en compte 1500. Les ouvriers, les étudiants et la petite bourgeoisie sont unis dans l'insurrection.

     Le 24 février, le Roi, refusant un bain de sang, abdique en faveur de son petit-fils de 9 ans. Il prend le chemin de l'exil et confie la régence à la duchesse d'Orléans. Elle échoue dans sa tentative à perpétuer la dynastie Orléaniste, qui conviendrait bien à une certaine bourgeoisie. Cette fois-ci les révolutionnaires ne comptent pas se faire spolier. Ils imposent la fin de la monarchie.

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Barricade de la rue Soufflot (Horace Vernet, février 1848)

Le Gouvernement provisoire

     Un Gouvernement provisoire est formé avec des membres venant des différentes factions qui ont renversé la monarchie. La classe ouvrière, pourtant largement impliquée dans les événements, reste sous-représentée avec seulement 3 partisans de la réforme sociale. De plus c'est en envahissant l'assemblée où les députés se sont réunis et concoctent déjà leur petite cuisine, que les insurgés réussissent à les imposer. 

     Parmi eux, il y'a un certain Louis Blanc, journaliste militant pour, la cause ouvrière. Il pense qu'une alternative socialiste dans l'économie doit accompagner la réforme politique pour l'avènement de la république. Il préconise de favoriser la complémentarité plutôt que la concurrence et d'aller vers une répartition plus équitable, pour que chacun puisse jouir, un tant soit peu, de sa vie. L'état doit s'assugétir à cette tâche, mais dans un sens démocratique et non autoritaire. Plutôt que l'affrontement de classes, il propose la négociation. Il a un projet d'Ateliers Sociaux, une organisation du travail fondée, entre autres, sur l'association et l'autogestion (bien que le terme n'existe pas encore w), qui doit être impulsée par l'état.

     Sous la pression ouvrière, le Gouvernement provisoire met en place les Ateliers Nationaux, mais leur fonctionnement est militaire et relève bien plus de la charité chrétienne que de la libre association. Louis Blanc réclame un ministère du travail. Il doit se contenter d'une commission, La Commission du Luxembourg, chargée de réfléchir sur l'organisation du travail, dont il se voit confier la présidence. Ces mesures sont prises non sans arrières pensées dem.

    Parmi les mesures prises par le Gouvernement Provisoire, on peut citer l'abolition de la peine de mort puis de l'esclavage, l'instauration de la liberté de presse et du suffrage universel masculin. La garde nationale est ouverte à tous les citoyens. Enfin, en s'appuyant sur la pression des classes populaires, Louis blanc obtient, à l'arrachée, la baisse d'une heure de la journée de travail, qui passe à 10 heures à Paris et 11 en province. 

   En réalité, l'objectif des nouveaux tenants du pouvoir n'est pas tant l'aboutissement d'une république que celui de la libéralistion totale du marché, au profit des classes gérant la finance, l'industrie et le commerce Brg. Des élections sont prévues pour avril et vont tomber à point pour éradiquer les revendications ouvrières en liguant contre elles les ruraux et les petits commerçants.

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La Deuxième République

   Les élections de l'assemblée ont lieu le 23 avril. Elles donnent une très large victoire aux républicains modérés (bien souvent des monarchistes camouflés). Dans les campagnes, les paysans ont voté massivement pour les notables locaux. La république est proclamée solennellement le 4 mai. Une commission exécutive, formée de 5 membres est élue par les députés. Cette fois-ci, elle ne comporte plus aucun représentant ouvrier. Tout espoir d'une république sociale part en fumée.

     Le 15 mai, des chefs socialistes, dont Blanqui, sont arrêtés à la suite d'une manifestation. Le 16, la Commission du Luxembourg est supprimée. Le 21 juin, la fermeture des ateliers nationaux provoque une nouvelle insurrection populaire. Les combats de rues font rage dans Paris durant quelques jours. La révolte, une fois de plus, est écrasée dans le sang. Il faut éradiquer toute vélléité socialiste. Il s'ensuit d'une politique qui revient sur des acquis de la révolution. La journée de travail repasse à 12 heures.

     Une nouvelle constitution est promulguée le 4 novembre 1848. Le pouvoir exécutif revient à un président qui nomme ses ministres et le pouvoir législatif aux députés. Les 2 corps sont élus au suffrage universel masculin.

    Le 10 décembre, Louis Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon 1er, devient président de la république. Les clubs politiques sont interdits le 29 mars 1849. Une nouvelle assemblée est élue en mai. Le Parti de l'Ordre, d'obédience royaliste, dont Adolf Thiers fait partie et qui avait soutenu la candidature de Bonaparte aux présidentielles, remporte la majorité des sièges. En 1950, la loi Falloux replace l'enseignement sous le contrôle de l'église. Par crainte du socialisme, qui pourrait arriver légalement au pouvoir, les députés restreignent le suffrage universel, excluant une partie des classes populaires du droit de vote. Enfin les libertés de presse et de réunion, sont à nouveau limitées.

    Face à cette assemblée très conservatrice, Napoléon se pose comme le défenseur du suffrage universel, du peuple et de la république. Il désire briguer un second mandat, mais la constitution le lui interdit et les députés s'opposent à une de révision qui pourrait le lui permettre. Il fait, en conséquence, un Coup d'Etat le 2 décembre 1851. Il dissout l'assemblée nationale. Les républicains tentent de faire soulever le peuple, sans grand succès. Les ouvriers ne veulent pas se battre pour une république qui les a massacrés lors des journées de juin 48. Des foyers de résistances se forment, malgré tout, à Paris et en province, surtout dans le sud est. Ils sont rapidement matés. On compte plus de 25 000 arrestations.

   La nouvelle constitution est ratifiée par référendum. L'année suivante, Bonaparte utilise, à nouveau la voie du plébiscite  pour que l'Empire se substitue à la République.

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Journées de juin 1848
 



Le Second Empire

    Louis Napoléon Bonaparte devient Napoléon III, empereur des français le 02 décembre 1852. La constitution est calquée sur celle du Premier Empire. Les pouvoirs sont concentrés dans les mains du chef de l'état. Pour une certaine partie de la bourgeoisie, le nouveau régime est un rempart nécessaire au socialisme émergeant. Les journées de juin 48 ont marqué les esprits. 

    Napoléon III, qui arrive avec le slogan rassurant, « L'Empire c'est la paix », va pourtant engager le pays dans 3 guerres européennes (contre la Russie, l'Autriche et la Prusse), mais aussi mener des interventions militaires au delà du continent (au Mexique...) et une politique d'expansion coloniale (en Algérie, Indochine ...). 

  Sous le Second Empire, les affaires et le gouvernement se mélangent. Selon Napoléon III, le progrès social viendra de la prospérité économique. Cependant si certaines grandes familles de la bourgeoisie bâtissent des empires industriels et financiers colossaux, la condition sociale du monde du travail est, quant-à elle, déplorable. Le Germinal d'Emile Zola en est un témoignage.

     La première décennie est définie comme celle de l'Empire autoritaire.

   Suite aux révoltes contre le coup d'état, des milliers d'opposants sont déportés en Algérie ou à Cayenne, des anciens députés républicains sont proscrits. C'est le cas d'un certain Victor Hugo.

    Si le suffrage universel masculin est rétabli, le jeu électoral est faussé par un système de candidats officiels, rendant la représentation d'une opposition quasi impossible. De toute façon le parlement reste très limité dans son action. Les fonctionnaires et les membres des assemblées doivent prêter serment de fidélité à l'empereur. La liberté de presse est quasiment supprimée. Les réunions et les associations sont interdites. En 1854 une loi est votée pour réinstaurer le livret ouvrier, qui avait été mis en place sous le Premier Empire. Il permet de contrôler l'activité et le déplacement des travailleurs.

     La seconde décennie est définie comme celle de l'Empire libéral.

    Le 15 août 1859, l'empereur promulgue une amnistie générale pour les proscrits. Victor Hugo refuse de revenir, « Quand la liberté rentrera, je rentrerai ». La presse et les assemblées se voient conférer plus d'espace de liberté. Des députés républicains réapparaîssent. Leur représentation va aller en se multipliant. Sur sa fin, le régime devient parlementaire.

   Napoléon III, se veut être un empereur social. Les travailleurs vont bénéficier de quelques avancées. En 1864, une loi leur accorde le droit de grève, mais sous certaines conditions. Elle supprime aussi le délit de coalition, mais le droit de réunion n'est toléré que 4 ans plus tard clap. A partir de 1867, ils peuvent créer des coopératives et l'année suivante, des Caisses d'assurances décès et accidents du travail. En 1869, le livret ouvrier est supprimé. 

     L'Empire perd peu à peu de son aura. La campagne désâstreuse au Mexique, se solde par un échec et isole la France. L' opposition républicaine libérale, dominée par Thiers et Favre, gagne du terrain. A gauche, les radicaux anti cléricaux et les socialistes reviennent aussi en force. De nombreuses grèves éclatent dans les dernières années du régime. Elles sont souvent sévèrement réprimées par les troupes.

    La guerre, mal préparée, contre la Prusse de Bismarck, qui débute en juillet 1870, sonne le glas du régime. En moins de 2 mois, l'empereur doit capituler à Sedan. Il est fait prisonnier. C'est la fin de l'Empire. Les députés forment un gouvernement provisoire, qui proclame la république. La guerre continue jusqu'à la défaite totale. L'armistice est signé le 28 janvier 1871. Cette capitulation est inacceptable pour le peuple parisien, l'insurrection de la Commune éclate moins de 2 mois plus tard.



      Nous allons voir maintenant plus précisément pourquoi et comment la Commune va germer dans l'Empire et surtout à sa fin.




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