I
: Chronologie
du XIXe siècle
Le
Consulat
Le 18
brumaire An VIII (9 novembre 1799) marque l'achèvement de la
Révolution Française.
Le Directoire, qui en est sa
dernière
émanation, est renversé par
un
coup d'état orchestré par l'un de ses membres,
Joseph Sieyès, et le
général en chef des
armées, Napoléon Bonaparte. Ce dernier jouit d'un
grand prestige, tout
auréolé par
ses dernières campagnes militaires. Sous la pression de ses
troupes, il
fait céder une assemblée qui s'oppose encore
à cette prise de pouvoir.
Le Consulat prend place officiellement le 1 er
janvier 1800, mais formé depuis le 20 brumaire, il a
déjà commencé son
travail. Le
pouvoir exécutif, devenu prédominant, est
confié à 3 Consuls. Bonaparte
est désigné Premier Consul, les 2 autres n'ont,
en réalité, qu'un pouvoir consultatif. La
nouvelle constitution, qui a
été rédigée
sous son influence, fait de lui le seul véritable chef des
décisions.
La société se hierarchise en
fonction de la
fortune et de
la notabilité. L'esclavage est rétabli, une
Banque de France est créée
ainsi qu'un code civil faisant force de loi.
Le régime devient de plus en plus
autoritaire.
L'opposition, en commençant par les Jacobins,
est muselée.
La liberté d'expression et de réunion,
voir de circulation est limitée. La police quadrille le
pays. En 1802,
Bonaparte prend le contrôle
du corps législatif puis se fait nommer Consul à
vie. On est en marche
vers l'Empire, un pouvoir concentré dans les mains d'un
seul homme.
Le
1er Empire
Le 18 mai 1804, sous le
prétexte d'un
risque de retour à
la monarchie, une nouvelle constitution voit le jour. Bonaparte devient
Napoléon 1er,
l'Empereur des français et se voit confier le
gouvernement de
la
république. En outre, la transmission de son titre est
héréditaire. Le
texte est enterriné par un plébiscite le 06
novembre. Napoléon se
couronne lui même le 2 décembre 1804, obligeant le
pape a donner sa
bénédiction. Il est à la fois Empereur
de droit divin et Empereur par
la
volonté nationale.
La période du 1er
Empire est marquée par des guerres incessantes contre des
coalitions
européennes. Il s'étend, d'abord, sur le
continent en infligeant de
lourdes défaites à ses adversaires.
Napoléon répand les
institutions françaises sur les territoires conquis. Il
redessine leur
carte et en confie le pouvoir à des membres de sa famille ou
à des
proches. En 1808, il créait une noblesse d'Empire. En 1812,
la france
s'étale de Rome à Amsterdam avec
de multiples états vassaux à
l'est et dans la péninsule Ibérique.
Le vent tourne lors de la
Campagne de Russie. Napoléon, après avoir
atteint Moscou, doit
batrre en retraite devant les contre-attaques russes. En juillet 1813,
repoussé par une coalition anglo-espagnole-potugaise jusque
dans les
pyrénées, il doit rendre le trône
d'Espagne à son ancien roi.
Le règne de
Napoléon prend
fin avec la Campagne de France, qui voit une une alliance entre le
Royaume-Uni, la Russie, la Prusse et l’Autriche envahir la
france,
début 1814 et prendre paris le 31 mars. Le 3 avril, il est
déchu par le
Sénat. Il abdique sans condition le 6 et est
envoyé sur l'île d'Elbe.
Le pouvoir est remis dans les mains de Louis XVIII, le
frère de Louis XVI.
La
Restauration
La
restauration, instituée par la Charte de 1814, est un retour
à
une monarchie de droit divin et de la dynastie des Bourbons
sur le trône. Louis
XVIII reprend le titre de Roi de
France. Cependant, il est inconcevable de renier toutes les
avancées
des périodes révolutionnaires et
impériales et l' heure est à la
conciliation des élites.
Certains acquis sont pris en compte. Le roi détient
le pouvoir
exécutif et d'édicter des lois, qui sont
discutées par 2 chambres.
La chambre des pairs est d'ordre aristocratique, le roi en choisit les
membres. La chambre des députés est soumise
à un suffrage censitaire
très restrictif.
La
restauration débute en juillet 1814, mais elle est
déjà
interrompue entre mars et juillet 1815 par la
période dite des
Cent jours.
Napoléon opère un retour aux commandes, l'Europe
réagit et c'est à
nouveau la guerre. L'empereur abdique définitivement,
après son ultime
défaite à la bataille de Waterloo.
Louis XVIII
remonte sur
le trône le 8 juillet 1815. La Terreur blanche finit
d'anéantir
toute opposition à la monarchie.
Le régime est
confronté à une lutte
constante entre les ultras
et les libéraux de la chambre des
députés. C'est en gros, un combat
entre l'aristocratie et la
bourgeoisie. Les premiers, plus royalistes
que le roi, veulent un retour franc à l'Ancien
Régime, rétablissant
leurs privilèges. Les seconds veulent au contraire des
réformes
libérales. Il s'ensuit de politiques autoritaires et
répressives
lorsque les Ultras sont majoritaires. Le
peuple,
lui n'a pas du tout le droit à la parole.
A cette époque, la France entre de
plain-pied dans
la
révolution industrielle, provoquant de grands
bouleversements
socio-économiques. La bourgeoisie se développe,
le monde ouvrier prend
forme.
Un mouvement républicain renaît.
Charles X, frère de Louis XVIII, prend
sa
succession
quand il meurt en 1824. Il est dans la perspective des ultras. Il
opère
un retour plus poussé vers l'Ancien Régime. Le
clergé
reconquiert l'espace spirituel. L'oppostion libérale, alors
qu'elle
prend de l'ampleur, se heurte à un régime, qui
après avoir tenté la
conciliation, se montre de plus en plus autoritaire.
La situation économique se dégrade. De
plus en plus de
pauvres
errent dans les campagnes. Le mécontentement se
généralise. En juillet
1830, une révolution, les 3 glorieuses, renverse le Roi.
Les
3
Glorieuses
Depuis 1927, les libéraux sont
majoritaires à la
chambre
des députés. Les élections de Mai
1830, ont encore augmenté leur
représentation. Pour reprendre les
choses en main, Charles X tente un coup de force le 25 juillet. Il
édicte les Ordonnances de Saint-Cloud.
La
liberté de presse est suspendue. La nouvelle chambre est
dissoute et il
est prévu de la soumettre à
de nouvelles élections avec un cens
électoral plus élevé. Celà
provoque la consternation chez les libéraux et la
révolte
dans
les rues de paris.
Les premiers heurts commencent
dès
le lendemain, à l'initiative d' étudiants,
d'ouvriers
et de meneurs républicains, dont un certain Blanqui,
qui en est l'une des figures les plus radicales. Le 27 les
émeutes tournent à la révolution
après que l'armée
ait tiré sur la foule. Dés lors les barricades se
construisent et se
multiplient. Les combats font rage pendant 3 jours. Les
députés
libéraux tergiversent. Ils craignent ce mouvement populaire
et
préfèreraient trouver une solution de compromis
avec le roi. Le 29,
Paris est aux mains des insurgés. Le 30,
Charles X
est
déchu.
Cette
première révolution populaire du
siècle se transforme en révolution de
palais. Les députés libéraux profitent
de la
désorganisation des républicains et
réussissent à imposer une monarchie
constitutionnelle au service de la haute bourgeoisie.
La
Monarchie de Juillet
La monarchie de Juillet marque la fin du
règne des
Bourbons.
Louis-Philippe, issu de sa branche cadette, les Orléanistes, est
choisi pour
rependre le trône. Le régime est
régi par la Charte de 1830,
qui n'est qu'une remise à jour de l'ancienne. La France
n'est plus une concession du roi. Louis Philippe 1 er devient
Roi des
Français, un roi citoyen au service de la nation souveraine.
La
religion catholique n'est plus une religion d'Etat. Le pouvoir
législatif est partagé entre le roi et les
chambres. Le cens est
diminué pour les électeurs et les
députés. Les libéraux
entrent massivement au gouvernement.
Comme
sous la Restauration, la Monarchie de Juillet va connaître
de multiples changements de gouvernements, liés
à des conflits
permanents entre le roi et différentes coalitions de
députés.
La
révolution industrielle qui s'amplifie, provoque une exode
rurale.
Les villes se gonflent. La classe
ouvrière se développe, sans aucun droit et
sur-exploitée (journées de
travail
de 14 heures, pour des salaires misérables). De plus, elle
est
tributaire des aléas de
la conjoncture économique et donc de l'offre de travail. Un
phénomène urbain
nouveau apparaît, la paupérisation. Une seule loi
sociale est adoptée
durant la Monarchie de juillet : l’interdiction du travail
pour les
enfants de moins de huit ans (uniquement dans les entreprises occupant
plus de vingt ouvriers), et du travail de nuit pour ceux de moins de 13
ans (1841). Cette loi sera peu appliquée, en
réalité.
Du début jusqu'à sa fin, la Monarchie
de Juillet est secouée
par
des émeutes et des grèves. La classe
ouvrière prend, peu à peu,
conscience de sa condition
et de son rôle
social. Elle commence à s'organiser. La première
insurrection ouvrière
éclate à Lyon en 1831 (Révolte des
Canuts). Parallèlement, le
Mouvement Républicain participe à l'agitation. Il
réclame le suffrage
universel et commence à se teinter de Socialisme, sous
l'influence
des travaux de Saint Simon et Fourrier.
Les révoltes sont calmées par des
interventions
militaires. En 1834, les insurrections lyonnaises et parisiennes sont
réprimées dans le sang sous la tutelle d'un
certain Adolphe Thiers,
futur boucher de la Commune. Le roi
limite puis interdit les
associations en 1835.
La Monarchie de Juillet prend fin avec la
révolution de février 1848,
considérée comme la première
révolution
ouvrière. Karl Marx en tire une analyse dans un ouvrage, La lutte de
Classe en France.
La
Révolte des Canuts
la
1ere révolte des canuts
(1831)
La
première révolte des Canuts se déroule
en
Novembre 1831 à Lyon. Le secteur textile et soie fait vivre
la moitié
de
la population de la ville à cette époque.
Les Canuts sont des maîtres
artisans-tisserands,
propriétaires de leurs métiers à
tisser. Ils travaillent à la commande
pour des négociants-banquiers appelés fabricants. Ils
sont
environ 8000 dans la ville et emploient autour de 40 000 compagnons et
apprentis, salariés
à
la journée qui sont généralement
nourris et logés chez eux. Ils
partagent les mêmes conditions de vie.
Depuis le 1 er
Empire, les salaires des canuts n'ont fait que baisser.
En octobre 1831, les Canuts obtiennent du
préfet
du
Rhône
l'établissement d'un tarif d'achat minimum de leur
production.
Cependant, une partie des fabriquants refuse de s'y soumettre. Ils
soutiennent que c'est une entrave à la liberté
économique et ils jugent
les revendications salariales des canuts exorbitantes. Le tarif ne peut
donc pas être appliqué, ce qui provoque le
soulèvement
des ouvriers, le
21 novembre.
Dans la
quartier
de la croix rousse ils arrètent le
travail et obligent ceux qui continuent à tout
stopper. Ils
défilent dans Lyon
avec un drapeau noir sur lequel on peut lire :
Vivre en travaillant ou mourir
en combattant. Ils veulent se rendre dans la quartier des
fabricants. Ils rencontrent une légion de la Garde
nationale, composée
principalement de négociants qui fait feu sur eux. C'est
l'embrasement.
Ils s'arment comme ils peuvent et érigent des barricades. Le
lendemain,
ils sont rejoints par des ouvriers d'autres quartiers et
bientôt c'est
toute la ville qui est en insurrection. Les armuries sont
pillées. Des
combats
très violents ont lieu pendant 2 jours.
Dans la nuit du 22 au 23 les
émeutiers sont maîtres de la ville et occupent
l'Hôtel de
Ville. Un comité insurrectionnel, germe d'une
Commune, se met
en
place,
mais pris de cours, faute de programme et les Canuts refusant toute
récupération politique, le mouvement avorte.
Le 3 décembre l'armée, forte de 30 000
hommes, entre dans
Lyon. Le préfet est destitué, le tarif
abrogé.
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La
2nde
révolte des canuts
(1834)
Après l'échec de
l'insurrection de 1831, les
républicains
Parisiens ont mis en place un réseau de
sociétés secrètes dans le
domaine du tissage.
Fin 1833, à la
suite d'une bonne conjoncture, les salaires des ouvriers de la soie ont
grimpés de manière trop excessive, selon les
fabricants. Ils
préconisent
une baisse. En conséquence, conflits et grèves se
déclenchent. Les
meneurs sont arrêtés et leurs procès
débutent le 05 avril de l'année
suivante. Dans le même
temps, le gouvernement veut durcir la répression contre les
associations républicaines.
Le 09 avril 1834,
les ouvriers-artisans se soulèvent, c'est l'insurrection.
Ils occupent,
rapidement, des quartiers, comme celui de la Croix Rousse. Adolf
Thiers va mener une répression féroce. On parle
de la Sanglante
semaine. Le boucher de
la Commune a commencé son oeuvre. Le 15 avril Lyon est
repris en main
par les autorités au prix de nombreuses victimes. Il s'en
suivra de 10
000 arrestations puis lors d'un procès monstre en 1835, de
nombreuses
déportations.
Dans le même temps
les républicains vont essayer de répandre la
révolte dans plusieurs
villes Saint-Etienne, Grenoble etc..., mais celles-ci avortent vite.
C'est à Paris que les troubles seront les plus importants.
Une troisième révolte aura
lieu en 1848, mais
celle de
1831,
reste le symbole de la naissance du mouvement ouvrier
révolutionnaire.
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