Porte ENTREE AnarkaiA Point of view Index Commune Mise à jour : 08/02/2009
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I : Chronologie du XIXe  siècle

Le Consulat

      Le 18 brumaire An VIII (9 novembre 1799) marque l'achèvement de la Révolution Française. Le Directoire, qui en est sa dernière émanation, est renversé par un coup d'état orchestré par l'un de ses membres, Joseph Sieyès, et le général en chef des armées, Napoléon Bonaparte. Ce dernier jouit d'un grand prestige, tout auréolé par ses dernières campagnes militaires. Sous la pression de ses troupes, il fait céder une assemblée qui s'oppose encore à cette prise de pouvoir.

    Le Consulat prend place officiellement le 1er janvier 1800, mais formé depuis le 20 brumaire, il a déjà commencé son travail. Le pouvoir exécutif, devenu prédominant, est confié à 3 Consuls. Bonaparte est désigné Premier Consul, les 2 autres n'ont, en réalité, qu'un pouvoir consultatif. La nouvelle constitution, qui a été rédigée sous son influence, fait de lui le seul véritable chef des décisions.

     La société se hierarchise en fonction de la fortune et de la notabilité. L'esclavage est rétabli, une Banque de France est créée ainsi qu'un code civil faisant force de loi.

    Le régime devient de plus en plus autoritaire. L'opposition, en commençant par les Jacobins, est muselée. La liberté d'expression et de réunion, voir de circulation est limitée. La police quadrille le pays. En 1802, Bonaparte prend le contrôle du corps législatif puis se fait nommer Consul à vie. On est en marche vers l'Empire, un pouvoir concentré dans les mains d'un seul homme.




Le 1er Empire
     
      Le 18 mai 1804, sous le prétexte d'un risque de retour à la monarchie, une nouvelle constitution voit le jour. Bonaparte devient Napoléon 1er, l'Empereur des français et se voit confier le gouvernement de la république. En outre, la transmission de son titre est héréditaire. Le texte est enterriné par un plébiscite le 06 novembre. Napoléon se couronne lui même le 2 décembre 1804, obligeant le pape a donner sa bénédiction. Il est à la fois Empereur de droit divin et Empereur par la volonté nationale. 

   La période du 1er Empire est marquée par des guerres incessantes contre des coalitions européennes. Il s'étend, d'abord, sur le continent en infligeant de lourdes défaites à ses  adversaires. Napoléon répand les institutions françaises sur les territoires conquis. Il redessine leur carte et en confie le pouvoir à des membres de sa famille ou à des proches. En 1808, il créait une noblesse d'Empire. En 1812, la france s'étale de Rome à Amsterdam avec de multiples états vassaux à l'est et dans la péninsule Ibérique. 

     Le vent tourne lors de la Campagne de Russie. Napoléon, après avoir atteint Moscou, doit batrre en retraite devant les contre-attaques russes. En juillet 1813, repoussé par une coalition anglo-espagnole-potugaise jusque dans les pyrénées, il doit rendre le trône d'Espagne à son ancien roi.

      Le règne de Napoléon prend fin avec la Campagne de France, qui voit une une alliance entre le Royaume-Uni, la Russie, la Prusse et l’Autriche envahir la france, début 1814 et prendre paris le 31 mars. Le 3 avril, il est déchu par le Sénat. Il abdique sans condition le 6 et est envoyé sur l'île d'Elbe. Le pouvoir est remis  dans les mains de Louis XVIII, le frère de Louis XVI.


La Restauration

      La restauration, instituée par la Charte de 1814, est un retour à une monarchie de droit divin et de la dynastie des Bourbons sur le trône. Louis XVIII reprend le titre de Roi de France. Cependant, il est inconcevable de renier toutes les avancées des périodes révolutionnaires et impériales et l' heure est à la conciliation des élites. Certains acquis sont pris en compte. Le roi détient le pouvoir exécutif et d'édicter des lois, qui sont discutées par 2 chambres. La chambre des pairs est d'ordre aristocratique, le roi en choisit les membres. La chambre des députés est soumise à un suffrage censitaire très restrictif.

      La restauration débute en juillet 1814, mais elle est déjà interrompue entre mars et juillet 1815 par la période dite des Cent jours. Napoléon opère un retour aux commandes, l'Europe réagit et c'est à nouveau la guerre. L'empereur abdique définitivement, après son ultime défaite à la  bataille de Waterloo. Louis XVIII remonte sur le trône le 8 juillet 1815. La Terreur blanche finit d'anéantir toute opposition à la monarchie.

      Le régime est confronté à une lutte constante entre les ultras et les libéraux de la chambre des députés. C'est en gros, un combat entre l'aristocratie et la bourgeoisie. Les premiers, plus royalistes que le roi, veulent un retour franc à l'Ancien Régime, rétablissant leurs privilèges. Les seconds veulent au contraire des réformes libérales. Il s'ensuit de politiques autoritaires et répressives lorsque les Ultras sont majoritaires. Le peuple, lui n'a pas du tout le droit à la parole.

     A cette époque, la France entre de plain-pied dans la révolution industrielle, provoquant de grands bouleversements socio-économiques. La bourgeoisie se développe, le monde ouvrier prend forme. Un mouvement républicain renaît. 

     Charles X, frère de Louis XVIII, prend sa succession quand il meurt en 1824. Il est dans la perspective des ultras. Il opère un retour plus poussé vers l'Ancien Régime. Le clergé reconquiert l'espace spirituel. L'oppostion libérale, alors qu'elle prend de l'ampleur, se heurte à un régime, qui après avoir tenté la conciliation, se montre de plus en plus autoritaire.

    La situation économique se dégrade. De plus en plus de pauvres errent dans les campagnes. Le mécontentement se généralise. En juillet 1830, une révolution, les 3 glorieuses, renverse le Roi.



Les 3 Glorieuses

     Depuis 1927, les libéraux sont majoritaires à la chambre des députés. Les élections de Mai 1830, ont encore augmenté leur représentation. Pour reprendre les choses en main, Charles X tente un coup de force le 25 juillet. Il édicte les Ordonnances de Saint-Cloud. La liberté de presse est suspendue. La nouvelle chambre est dissoute et il est prévu de la soumettre à de nouvelles élections avec un cens électoral plus élevé. Celà provoque la consternation chez les libéraux et la révolte dans les rues de paris.

     Les premiers heurts commencent dès le lendemain, à l'initiative d' étudiants, d'ouvriers et de meneurs républicains, dont un certain Blanqui, qui en est l'une des figures les plus radicales. Le 27 les émeutes tournent à la révolution après que l'armée ait tiré sur la foule. Dés lors les barricades se construisent et se multiplient. Les combats font rage pendant 3 jours. Les députés libéraux tergiversent. Ils craignent ce mouvement populaire et préfèreraient trouver une solution de compromis avec le roi. Le 29, Paris est aux mains des  insurgés.  Le 30, Charles X est déchu.

   Cette première révolution populaire du siècle se transforme en révolution de palais. Les députés libéraux profitent de la désorganisation des républicains et réussissent à imposer une monarchie constitutionnelle au service de la haute bourgeoisie.


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La liberté guidant le peuple (Eugène Delacroix, 28 juillet 1830)

Les 3 Glorieuses sur Wikipédia


La Monarchie de Juillet

     La monarchie de Juillet marque la fin du règne des Bourbons. Louis-Philippe, issu de sa branche cadette, les Orléanistes, est choisi pour rependre le trône. Le régime est régi par la Charte de 1830, qui n'est qu'une remise à jour de l'ancienne. La France n'est plus une concession du roi. Louis Philippe 1er devient Roi des Français, un roi citoyen au service de la nation souveraine. La religion catholique n'est plus une religion d'Etat. Le pouvoir législatif est partagé entre le roi et les chambres. Le cens est diminué pour les électeurs et les députés. Les libéraux entrent massivement au gouvernement.

     Comme sous la Restauration, la Monarchie de Juillet va connaître de multiples changements de gouvernements, liés à des conflits permanents entre le roi et différentes coalitions de députés.

     La révolution industrielle qui s'amplifie, provoque une exode rurale. Les villes se gonflent. La classe ouvrière se développe, sans aucun droit et sur-exploitée (journées de travail de 14 heures, pour des salaires misérables). De plus, elle est tributaire des aléas de la conjoncture économique et donc de l'offre de travail. Un phénomène urbain nouveau apparaît, la paupérisation. Une seule loi sociale est adoptée durant la Monarchie de juillet : l’interdiction du travail pour les enfants de moins de huit ans (uniquement dans les entreprises occupant plus de vingt ouvriers), et du travail de nuit pour ceux de moins de 13 ans (1841). Cette loi sera peu appliquée, en réalité.

    Du début jusqu'à sa fin, la Monarchie de Juillet est secouée par des émeutes et des grèves. La classe ouvrière prend, peu à peu, conscience de sa condition et de son rôle social. Elle commence à s'organiser. La première insurrection ouvrière éclate à Lyon en 1831 (Révolte des Canuts). Parallèlement, le Mouvement Républicain participe à l'agitation. Il réclame le suffrage universel et commence à se teinter de Socialisme, sous l'influence des travaux de Saint Simon et Fourrier.

   Les révoltes sont calmées par des interventions militaires. En 1834, les insurrections lyonnaises et parisiennes sont réprimées dans le sang sous la tutelle d'un certain Adolphe Thiers, futur boucher de la Commune. Le roi limite puis interdit les associations en 1835.

    La Monarchie de Juillet prend fin avec la révolution de février 1848, considérée comme la première révolution ouvrière. Karl Marx en tire une analyse dans un ouvrage, La lutte de Classe en France.



La Révolte des Canuts

la 1ere révolte des canuts
(1831)

     La première révolte des Canuts se déroule en Novembre 1831 à Lyon. Le secteur textile et soie fait vivre la moitié de la population de la ville à cette époque.

    Les Canuts sont des maîtres artisans-tisserands, propriétaires de leurs métiers à tisser. Ils travaillent à la commande pour des négociants-banquiers appelés fabricants. Ils sont environ 8000 dans la ville et emploient autour de 40 000 compagnons et apprentis, salariés à la journée qui sont généralement nourris et logés chez eux. Ils partagent les mêmes conditions de vie.

       Depuis le 1er Empire, les salaires des canuts n'ont fait que baisser.

     En octobre 1831, les Canuts obtiennent du préfet du Rhône l'établissement d'un tarif d'achat minimum de leur production. Cependant, une partie des fabriquants refuse de s'y soumettre. Ils soutiennent que c'est une entrave à la liberté économique et ils jugent les revendications salariales des canuts exorbitantes. Le tarif ne peut donc pas être appliqué, ce qui provoque le soulèvement des ouvriers, le 21 novembre.

     Dans la quartier de la croix rousse ils arrètent le travail et obligent ceux qui continuent à tout stopper. Ils défilent dans Lyon avec un drapeau noir sur lequel on peut lire : Vivre en travaillant ou mourir en combattant. Ils veulent se rendre dans la quartier des fabricants. Ils rencontrent une légion de la Garde nationale, composée principalement de négociants qui fait feu sur eux. C'est l'embrasement. Ils s'arment comme ils peuvent et érigent des barricades. Le lendemain, ils sont rejoints par des ouvriers d'autres quartiers et bientôt c'est toute la ville qui est en insurrection. Les armuries sont pillées. Des combats très violents ont lieu pendant 2 jours.

       Dans la nuit du 22 au 23 les émeutiers sont maîtres de la ville et occupent l'Hôtel de Ville. Un comité insurrectionnel, germe d'une Commune, se met en place, mais pris de cours, faute de programme et les Canuts refusant toute récupération politique, le mouvement avorte.

      Le 3 décembre l'armée, forte de 30 000 hommes, entre dans Lyon. Le préfet est destitué, le tarif abrogé.

21 Novembre 22 novembre 23 novembre


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La 2nde révolte des canuts
(1834)

     Après l'échec de l'insurrection de 1831, les républicains Parisiens ont mis en place un réseau de sociétés secrètes dans le domaine du tissage.

       Fin 1833, à la suite d'une bonne conjoncture, les salaires des ouvriers de la soie ont grimpés de manière trop excessive, selon les fabricants. Ils préconisent une baisse. En conséquence, conflits et grèves se déclenchent. Les meneurs sont arrêtés et leurs procès débutent le 05 avril de l'année suivante. Dans le même temps, le gouvernement veut durcir la répression contre les associations républicaines.

     Le 09 avril 1834, les ouvriers-artisans se soulèvent, c'est l'insurrection. Ils occupent, rapidement, des quartiers, comme celui de la Croix Rousse. Adolf Thiers va mener une répression féroce. On parle de la Sanglante semaine. Le boucher de la Commune a commencé son oeuvre. Le 15 avril Lyon est repris en main par les autorités au prix de nombreuses victimes. Il s'en suivra de 10 000 arrestations puis lors d'un procès monstre en 1835, de nombreuses déportations.

      Dans le même temps les républicains vont essayer de répandre la révolte dans plusieurs villes Saint-Etienne, Grenoble etc..., mais celles-ci avortent vite. C'est à Paris que les troubles seront les plus importants.

     Une troisième révolte aura lieu en 1848, mais celle de 1831, reste le symbole de la naissance du mouvement ouvrier révolutionnaire.



FG
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