Jean Baptiste Millière
(1817-1871)
Né en Côte d'or, J.B.
Millière est le fils d'un ouvrier tonnelier, profession vers
laquelle il se dirige dans un premier temps. S'instruisant seul, il
s'oriente finalement vers le droit, qu'il part étudier
à
Dijon, il a alors 20 ans. En 1841, il devient avocat.
Il découvre le socialisme à
travers Etienne Cabet et se
met à propager ses idées, surtout
à partir de 1848, date à laquelle il devient
également secrétaire du club de la Révolution,
animé par Armand
Barbès.
En mars 1849, il s'installe à
Clermont-Ferrand et occupe la place de rédacteur en chef
à L’Eclaireur
républicain,
auquel il fait prendre une tournure résolument socialiste.
En avril, le journal est saisi. Quelques temps plus tard, il fonde Le Prolétaire,
journal du paysan et de l’ouvrier.
C'est un hebdomadaire qu'il rédige pratiquement tout seul.
Il y dénonce l'organisation sociale de
l'époque et
se fait le défenseur du prolétariat, critiquant
la
position des modérés. Il y
prône un socialisme anti-clérical et
réclame, entre
autres réformes, l'instauration d'une instruction gratuite.
Dans le même temps, il tente de monter des
associations ouvrières et devient le dirigeant de celle des
ouvriers tailleurs
de Clermont. Il essaye aussi de mettre en place un cours gratuit de
droit constitutionnel, mais le projet échoue. En avril 1850,
au
bout de 20 numéros, sa revue est suspendue et
Millière se
retrouve poursuivi pour excitation
à la haine. Il doit fuir
précipitemment Clermont-Ferrand.
Suite
à son implication dans la lutte contre le coup d'Etat du 2
décembre
1851, il doit prendre le chemin de l'exil. Il revient en
Côte-d'Or en 1859 à la faveur d'une amnistie. Il
s'installe à Paris et vit sous surveillance
policière. Il devient chef du contentieux d’une
compagnie
d’assurances, Le
Soleil.
Bien que ses
compétences soient reconnues et
appréciées, il est
licencié en 1868 en raison de ses idées
socialistes.
En 1869, il devient le directeur-gérant
de La Marseillaise de Rochefort.
A travers ses articles, il défend l'idée que la
République doit être associée au
Socialisme et que
celui-ci doit se
fonder sur des méthodes scientifiques. Il
développe ainsi
une pensée politique qui le place aux premières
loges de
l'opposition au Second Empire. En février 1870
il est
arrêté et est envoyé pour 3 mois en
prison.
Durant le siège de Paris, il
est élu chef du 208e
bataillon. Le 31 octobre, il prend une part active dans l'insurrection
et fait partie de ceux qui envahissent l'Hôtel de
Ville.
Le
8 février 1871, très populaire, il est
élu
député à l'Assemblée
Nationale. Le
même jour, il publie un article dans Le Vengeur qui fait
grand bruit.
Il y démontre, preuves à l'appui, que Jules Favre
a falsifié des documents officiels pour faire main basse sur
un héritage.
Pendant la période
communale Millière se démène
pour trouver un
terrain d'entente entre Paris et Versailles. Dans un premier temps, il
garde son mandat de député, mais après
la
première attaque menée par les troupes
versaillaises
contre Paris, il rompt avec l'Assemblée. A partir de
là,
il va tenter de rallier une partie de la bourgeoisie parisienne
à la cause
communale. Il anime également L'Alliance
républicaine des départements,
dont le but est d'envoyer des délégués
en province
afin d'informer les populations de ce qui se passe
réellement
à Paris et sur les objectifs que poursuit la Commune.
Enfin,il collabore à 2 revues, Le Vengeur
et La Commune.
Millière n’occupera jamais aucun poste officiel ni
militaire. Jusqu'au bout il œuvrera dans le sens de la
conciliation, mais en défendant toujours fermement les
principes
républicains et communalistes.
Il est arrêté
le 26 mai et amené auprès du
général de
Cissey et du capitaine Garcin. De Cissey ordonne qu’il soit
fusillé à genoux sur les marches du
Panthéon.
Millière refuse de s'agenouiller. Il y est contraint par la
force. Il meurt en criant Vive
l'Humanité.
Comme
on l'a vu ci-dessus, il n'a occupé aucune fonction
officielle et
sa
mort en est apparue d'autant plus révoltante. Certains
avancèrent l'idée que son
exécution
était due à son article du 8 février,
dans lequel
il avait
confondu Favre. En 1873, sa femme intente une action
contre le capitaine Garcin mais le tribunal se déclare
incompétent.
Arthur
Arnould
(1833-1895)
Raoul
Rigault
(1845-1878)
L'équipe
du Père Duchêne :
(Seules les images de
Vermesch et du Père Duchêne ont un lien)
Eugène
Vermersch
(1845-1878)
Maxime
Vuillaume
(1844-1920)
Alphonse
Humbert
(1844-1922)
Le
père Duchêne
(1871)
Le père
Duchêne fut le journal le
plus lu sous la Commune de Paris, après Le Cri du Peuple de
Jules
Vallès. Son tirage variait entre 60 et 70 000 exemplaires.
Vermesch en fut le principal rédacteur.
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