Dès son entrée en
scène, en 1968, Led
Zeppelin
propose une nouvelle façon
d’interpréter le blues, dans un ton plus
dur, avec un son lourd et puissant. C’est cela
même, qui va définir
cette excroissance particulière du rock, qu’est le
Hard Rock et/ou le
Heavy Metal. Led Zeppelin en est considéré,
à ce titre, comme le
principal père fondateur. Le groupe ne peut, pourtant,
pas en
être
réduit à cette seule expression. Il en
dépasse largement les frontières.
On peut distinguer 2 époques musicales chez Led Zeppelin. La
première,
très courte, des débuts, en 1968 aux
années 71/72, se cristalliserait
dans les 4 premiers albums. Ils semblent former un bloc commun. Ils ne
portent pas de titre, mais s’enchaînent comme les
chapitres d’un livre,
I, II, III et IV. L’orientation y est résolument
Hard Rock, combinée à
une grande part faite au folk. On pourrait dire que c’est
l’ère de la
jeunesse, celle de la création du concept Led Zeppelin,
dirigeable de
plomb, légerté et lourdeur. La seconde, bien plus
étendue, débuterait
avec la sortie de Houses of the Holy, en 1973, pour se clore, en 1980,
avec la mort du batteur, John Bonham. 5 disques, dont 1 live,
tiré du
film, The song remains the same, en résulteraient,
marqués par un
élargissement de l’horizon musical. On pourrait
parler d’age adulte,
celui du développement ou de
l’évolution du concept.
C’est avec ses 2 premiers opus, parus en 1969, que Led
Zeppelin donne
naissance au Hard Rock. Sur l’album I, on peut citer
Good Times bad times,
qui ouvre le bal tambour battant,
Communication
Breakdown, à la structure rythmique,
déjà, typiquement
Heavy Metal, le psychédélique, sombre et lourd,
Dazed and confused,
qui part dans des envolées furieuses, ou
l’épique
How
many more time,
qui clôture le disque. Sur l’album II, on peut
évoquer le classique,
Whole lotta love,
dans lequel, certains voient la véritable
naissance
du Hard Rock, ou
Heartbreaker. Le groupe met, aussi, en place, ce que
l’on pourrait qualifier, d’archétype de
ballade Heavy Metal, avec des
titres comme
Babe I'm gonna leave you, sur le I, ou
Since I've been
loving you, plus tard, sur le III. Planants et
mélancoliques, ces morceaux ne nous
emmènent, pas moins, dans des passages très
intenses.
Si le Blues est une source d’inspiration fondamentale chez
Led Zep, il
y’en a une autre, le folk. Elle prend toute sa
mesure avec
l’album III, presque entièrement acoustique. On
peut mentionner le
fabuleux
Gallow’s
Pole,
traditionnel réarrangé à la sauce
Page/Plant, qui démarre
tranquillement pour monter peu à peu et finir sur un tempo
endiablé,
prenant des allures de Hard Folk. Comment ne pas parler,
également, du
magnifique
The battle
of evermore,
qui sera sur le quatrième LP. C’est peut
être le joyau du Zep folk. Les
parties de mandolines, de guitares et de chants se superposent et se
mélangent dans un bouquet de mélodies
magnifiques. Sur d’autres
morceaux, comme
Ramble
on,
sur le II, le dirigeable associe
l’électrique à l’acoustique,
le
Hard rock au folk. Sur scène, le groupe consacrera
toujours,
une
partie de son show, à un long set acoustique.
L'album IV peut être vu comme la synthèse
idéale des 3 précédents. On
retrouve tous les visages du groupe, la puissance avec les classiques
Black dog ou
Rock’en Roll,
le
folk avec le fameux
The
battle of evermore ou
Going
to California. Le clou du spectacle est
Stairway to heaven.
Ce morceau nous offre un condensé de ce qu'est Led Zeppelin.
On monte
progressivement, du calme à la tempête, du planant
à la brutalité.
C’est aussi la ballade Heavy metal, dans toute sa splendeur
et
certainement le titre le plus célèbre du groupe.
En l'espace de 2 ans,
Led Zeppelin est arrivé à sa pleine
maturité, à son apogée. La boucle
est bouclée. La prochaine étape se situe ailleurs.
Pour la suite, le groupe confirme ses
tendances,
mais en les emmenant vers d’autres contrées
musicales, dans un espace
plus étendu.
The
crunge,
sur Houses of the holy,
Trampled
under foot, sur Physical graffiti ou
Royal Orleans, sur
Presence, prennent des couleurs funkysantes,
Dyer’s maker,
sur Houses, est teinté de Reggae. Sur le double album
Physical
graffiti, peut être le chef d’œuvre de
cette ère, le majestueux
Kashmir nous
emporte du côté de l’orient, sur
Down
by the seaside,
la guitare se fait hawaïenne. Led Zeppelin
développe également de plus
en plus des sonorités étranges et dissonantes. Le
dirigeable nous fait
également voyager, à travers de longs morceaux,
où se juxtaposent
différentes parties, tels
In
the light ou
In
my time of dying, sur physical, et
Achilles last stand
ou
Nobody’s
fault but
mine, sur Presence. De mon point de vue,
Achilles last stand,
annonce un type de composition, que l'on retrouvera dans le Heavy Metal
des années 80, par exemple, dans les morceaux les plus
épiques d'Iron
Maiden. Le son de basse, sur ce titre, est, par ailleurs,
très
similaire à celui de la Vierge de fer.
Led Zeppelin donne le fond et la forme du Hard Rock/Heavy Metal.
Le fond, c’est la musique et d’abord le son. Il est
caractérisé par une
guitare saturée, associée à un chant
au timbre aigue. Le tout est
soutenu par une section rythmique, basse-batterie
lourde et puissante. Ensuite, il y a la méthode. Partant sur
des thèmes
blues ou folks, la guitare donne le riff et habille le morceau de
multiples interventions, le jeu de batterie se développe,
dans des
structures plus riches et contribue à l'écriture,
le chant est un cri,
que l'on va chercher loin, mais modulable à l'envie ou au
besoin. Enfin
on
peut ajouter la place essentielle faite aux solos de guitare,
Jimmy, consacrant le statut de guitar hero.
Le dirigeable est aussi porteur du mode de vie qui colle à
la musique.
C’est la forme. Les diverses frasques des membres du groupe
avec les
groupies, l’addiction à
l’héroine de Jimmy, les beuveries de John, les
hotels saccagés, une pseudo attitude rebelle etc... vont
forger sa
légende mais aussi constituer l’état
d’esprit primal du Hard Rock, sex
drugs and rock’en roll. On peut noter, aussi, que
Jimmy Page
entretient une passion pour les sciences occultes et notamment
pour
Aleister Crowley.
L'occultisme sera un thème très prisé
dans le Heavy Metal. Led Zep
créait
aussi le logo, avec les 4 petits symboles, qu’on trouve pour
la
première fois sur l’album IV,
représentant, chacun, un membre du
groupe. Avec Led Zep, on a aussi la physionomie du futur Hard Rocker,
cheveux longs, Jeans, puis le cuir, que portera Jimmy sur
scène, dans
les années 75. Le Hard Rocker, peut être vu comme
une excroissance du
Hippy, qui a perdu ses illusions. Led Zeppelin semble être
d’ailleurs
le point de rencontre parfait entre les 2. Il demeure,
d’ailleurs,
l’une des références musicales
essentielles pour chacun des 2
mouvements.
Stairway To
heaven en est certainement l’expression la plus
forte et
la plus symbolique.
En
réalité, Led Zeppelin offre tant de nuances dans
sa musique, qu'on est,
avec eux, bien au delà du Hard Rock. Le groupe a su
créer, avant tout,
son propre
univers. Comme Pink Floyd, Led Zeppelin est une
entité à part
de l’histoire du Rock. D'ailleurs, on les retrouve, tout 2,
dans le
club très
fermé des artistes, ayant vendus plus de 200 millions de
disques, à
travers le monde.
LED ZEPPELIN :
Robert
Plant : chant
Jimmy Page : guitare
John
Bonham : batterie
John Paul Jones : basse/claviers/divers


Stairway
to to heaven
There's a lady who's sure
all that glitters is gold
And she's buying a stairway to heaven
And
when she gets there she knows if the stores are closed
With a
word she can get what she came for
Woe oh oh oh oh oh
And
she's buying a stairway to heaven
There's a sign on
the wall but she wants to be sure
And you know sometimes words
have two meanings
In a tree by the brook there's a songbird
who sings
Sometimes all of our thoughts are misgiven
Woe
oh oh oh oh oh
And she's buying a stairway to heaven
There's
a feeling I get when I look to the west
And my spirit is
crying for leaving
In my thoughts I have seen rings of smoke
through the trees
And the voices of those who stand looking
Woe
oh oh oh oh oh
And she's buying a stairway to heaven
And
it's whispered that soon, if we all call the tune
Then the
piper will lead us to reason
And a new day will dawn for those
who stand long
And the forest will echo with laughter
And
it makes me wonder |
|
If there's a
bustle in your hedgerow
Don't be alarmed now
It's
just a spring clean for the May Queen
Yes there are
two paths you can go by
but in the long run
There's
still time to change the road you're on
Your head is
humming and it won't go in case you don't know
The piper's
calling you to join him
Dear lady can't you hear the wind blow
and did you know
Your stairway lies on the whispering wind
And
as we wind on down the road
Our shadows taller than our soul
There
walks a lady we all know
Who shines white light and wants to
show
How everything still turns to gold
And if you
listen very hard
The tune will come to you at last
When
all are one and one is all
To be a rock and not to roll
Woe
oh oh oh oh oh
And she's buying a stairway to heaven
There's
a lady who's sure all that glitters is gold
And she's buying a
stairway to heaven
And when she gets there she knows if the
stores are closed
With a word she can get what she came for
And
she's buying a stairway to heaven, uh uh uh. |
This
text will be replaced
|
Petite
biographie de Led Zep
Peter
Grant, le
manager de Led Zeppelin
Led Zeppelin devant son avion, le Starship
Nous
sommes en 1966,
Jimmy Page, un jeune guitariste de studio, jouit d’une grande
réputation dans le milieu du rock londonien. Il a
déjà participé à
une bonne dizaine de hits, tel que le
You really got me
des Kinks. Il est contacté par les Yardbirds, pour remplacer
un certain
Eric Clapton, mais décline l’offre et propose Jeff
Beck, à sa place.
Quelques mois plus tard, il intègre le groupe, mais en tant
que
bassiste. Il échange, rapidement son poste avec le second
guitariste du
groupe, Chris Dreja. Á la fin de
l’année, Peter Grant, futur manager et
5
e roue du carosse du Zeppelin, prend les
Yardbirds en main.
Fin 68,
Jimmy page est seul aux commandes des Yardbirds et des dates
sont prévues en Scandinavie. Il recrute, alors, de nouveaux
musiciens,
Robert Plant, au chant, John Paul Jones, à la basse, et un
batteur
renommé, John Bonham. La symbiose est parfaite. Le groupe,
n’ayant plus
rien à voir, avec l’ancienne formation, Jimmy
décide de le rebaptiser
New Yardbirds. En Europe du nord, il reçoit un accueil
très prometteur.
Les 4 musiciens enregisrent
leur 1
er album pendant la tournée
anglaise qui
suit et prennent le nom définitif de Led Zeppelin. Selon la
légende,
Jimmy aurait repris l’idée de Lead
Zeppelin (dirigeable de
plomb), à
Keith
Moon, le batteur des Who. Lead devient Led. Led Zeppelin,
voila un nom qui
caractérise parfaitement le projet de Jimmy,
« (…)
une connotation
de lourd et léger à la fois. ».
Par ailleurs,
Peter Grant leur a décroché un contrat
en or, avec
Atlantic. Non seulement le groupe va être
distribué par l'une des plus
grandes maisons de disque, mais surtout, il garde le contrôle
total sur
ce tout ce qu'il pourra faire, et sur tout ce qui le touchera de
près
ou de loin, avec, en prime, une somme d’argent mirobolante.
En Angleterre, l’accueil étant plutôt
froid, Peter Grant décide de
lancer la carrière du groupe aux States. Led Zep passe,
d’abord, dans
des petites salles avant de faire les premières parties de
groupes
reconnus. Le courant passe de suite avec les américains et
son audience
croît très rapidement. Le 1
er
album, qui arrive
sur le marché, en janvier 69, part comme des petits pains,
aux Etats
Unis. Le groupe revient, dans son pays, pour une nouvelle
série de
concerts et le public se montre plus réceptif. Il
repart,
ensuite, au pays de l’Oncle Sam, pour jouer en tête
d’affiche. Les concerts s’enchaînent,
sans pauses. Led Zep revient en
Angleterre, en juin, puis retourne, pour la 3
e
fois, de l’autre côté de
l’Atlantique, enregistrant, dans le même
temps, son second opus. Il est dans les bacs, en octobre. Le
succès est
énorme, et cette fois ci, partout.
Le
dirigeable se pose, enfin, l’année suivante, au
mois d’avril, dans un
cottage isolé, au pays de Galles, du nom de Bron-yr-Aur,
pour préparer
son 3
e album. Ce dernier sort en octobre. Il
est très folk, plus de la moitié du contenu est
acoustique, contrariant
la partie la plus dure de son public. Ceci
n’empêche pas le disque,
d’afficher encore, des records de ventes.
Le chapitre IV, débarque en octobre 71. Sur la
pochette, le
nom du groupe n’est même pas mentionné.
C’est sur ce disque qu’apparaît
leur logo, composé des 4 symboles. Cet album
entérine définitivement
leur succès. C’est celui qui se vendra le plus. En
moins de 3 ans, le
groupe est arrivé au sommet de la gloire et
l’argent coule à flot.
De nouvelles tournées en Europe et aux
USA
s’enchaînent, mais entrecoupées,
désormais, de vacances.
Le 5
e disque, Houses of the Holy, le
1er à avoir un titre, sort en 1973. Cette même
année, Robert Plant doit
subir une opération chirurgicales sur les cordes vocales. Sa
voix est
usée, par un tel rythme. Le groupe se retrouve en stand-by,
pour une
longue période.
En 1974, Led Zeppelin créait
son propre
label, Swann song.
Au
début de l’année 75, le dirigeable
repart en tournée. En février un
double album, Physical Graffiti, est dans les bacs. Le
succès est
encore colossal. Mais l’horizon va se ternir. Pendant
l’été, Robert
Plant a un terrible accident de voiture sur une île grecque
et se
retrouve immobilisé. Pendant 1 an, le groupe ne peut plus
tourner.
Début 76, le groupe réalise, quand
même, son 7
e
album, Presence, qui est dans les bacs, en avril. Même si
c’est un
nouveau
triomphe, il est jugé moins bon. Ce sera le disque
du
Zeppelin, qui se vendra le moins. En octobre le film, The Song Remains
The Same, un concert enregistré en juillet 73, au Madison
Square
Garden, est sur les écrans, accompagné de son
format en vinyl.
Début 1977, Robert Plant est rétabli et
le groupe attaque, ce
qui doit être sa plus grosse tournée
américaine. Il bat tous les
records d’affluence. Pourtant, l’ombre se profile,
à nouveau. Jimmy
Page est accro à l’héroine et le 26
juillet, une nouvelle tragédie
frappe Robert Plant. Son fils Karac (5 ans) meurt brutalement, des
suites d’un virus très rare. Le programme du
Zeppelin est à nouveau
arrêté.
Le
dernier album, In through the out door sort en août
79. Il
est très imprégné de sons de
synthétiseurs. Peu avant, Led Zep avait
donné une série de concerts, qui furent
calamiteux. La fin semble
proche. Page est de plus en plus pris par son addiction à
l’héro.
Bonham accumule, de son côté les cuites.
L’une d’elles provoque sa
mort, en septembre 1980 et clôture l’aventure du
dirigeable.
Un album posthume de faces B de 45 tours et de chutes de
studio, Coda, sort en 1982.
Robert part dans une carrière solo. John et Jimmy vont
s’impliquer dans
divers projets musicaux.
Les 3
membres rejouent ensemble, pour un concert de charité, en
1985,
puis au Madison Square Garden, en 1988, pour le 40
e
anniversaire d’Atlantic.
Au
milieu des années 90, Page et Plant se retrouvent et de leur
fusion,
naît No Quarter. Sur cet album, ils revisitent des morceaux
du
dirigeable, à la sauce orientale et avec des instruments
traditionnels.
Un orchestre égyptien et le London Metropolitan Orchestra y
participent. Il y a, également, 4 inédits,
dessus. Le résultat est
remarquable. Une tournée s’organise, puis un
second disque, Walking
into Clarksdale voit le jour, en 1998, Cette fois ci, il
s’agit de
nouvelles compositions. Après la tournée, qui
suit, chacun repart à ses
occupations.
Le 10 décembre
2007, le groupe se reforme le temps d’un concert, avec le
fils de John
Bonham, Jason, a la batterie. Depuis, on entend parler d’une
reformation et d’une éventuelle tournée.
4 albums
de Led Zeppelin
The
Film

The
song remains the same
(1976)
Page/Plant

No quarter
(1994)

Si Led Zeppelin définit une nouvelle orientation
pour le
Rock,
dans son sillage, Deep Purple, qui a déjà
quelques albums à son actif,
va enfoncer plus profondément le clou,
concrétisant l'émergence d'un
genre nouveau.
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