Si Le rock s'articule, durant les sixties, entre les 2
nations anglo-saxonnes, États-Unis et Grande-Bretagne, Hard Rock et
Heavy Metal, excroissances du genre, semblent naîtrent, d'une manière
plus caractéristique, dans la seconde. En effet on en attribue la
paternité, de manière générale, à une hydre à 3 têtes britannique,
incarnée par Led Zeppelin, Deep Purple et Black Sabbath.
Pourtant, on ne peut pas omettre d'évoquer ces nouvelles hordes qui, à
la
même époque, de l'autre côté de l'Atlantique, laissant éclater toute
leur rage, apportent leur contribution quant à l'éclosion du phénomène.
Nous retiendrons donc une hydre américaine, composée de 3
têtes
également :
MC5, Stooges et Grand Funk Railroad.
Commençons par le pays de l'oncle
Sam.
1 :
L'HYDRE A 3 TETES
AMERICAINE
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MC5
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En 1969, sort un
album, Kick out the Jams, d'un groupe dénommé MC5, qui a été enregistré
live au Russ Gibb's Grande
Ballroom de Detroit, les 30 et 31 octobre 1968. C’est est une véritable
bombe. Jamais encore, le Rock n'était parvenu à un tel degré de
violence. Il pourrait bien s'agir là, du premier manifeste de Heavy
Metal. Les guitares saturent, le chanteur hurle, les larsens font corps
avec la musique dans un climat d’urgence. Le public est conquis. Il
faudra attendre bien des années pour atteindre à nouveau une telle
débauche d'énergie.
MC5 ou Motor City Five est un groupe originaire de Détroit, la grande
mégalopole de l'industrie automobile et notamment de la General Motors.
Le terme Heavy Metal pourrait, donc, bien trouver dans l’association du
vacarme du Five et de la ville, son sens originel, metal lourd. C’est
une hypothèse qui me paraît valable.
La musique du Five s’intègre dans une démarche politique
révolutionnaire. Ils font partie de la branche la plus radicale du
mouvement de contre-culture américaine. Ils sont affiliés aux White
Panthers, fondés, entre autres, par John Sinclair, leur manager. Lors
de leurs concerts, ils lancent des appels à la révolution, voire à la
lutte armée. L’album Kick out the
Jams
débute, lui même, par la diatribe d’un prêcheur, exhortant à
la rebellion avant d’introduire le Five qui attaque direct sur le
tonitruant Ramblin’ rose.
INTRODUTION DU LIVE
Brothers and
sisters , I wanna see a sea of hands out there... I want everybody to
kick up some noise, I wanna hear some revolution...
Brothers and
sisters , the time has come for each and every one of you to decide
whether you are going to be the problem or you are going to be the
solution! You must choose, brothers , you must choose. It takes five
seconds , five seconds of decision , five seconds to realize your
purpose here on the planet. It takes five seconds to realize that its
time to move, it's time to get down with it. Brothers, it's time to
testify. And I want to know, are you ready to testify ? Are you ready
!! I give you a testimonial. THE MC5 !!
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Le groupe, tout comme les White Panthers, associe
également l’usage
des drogues, notamment cannabis et LSD, qu’ils consomment
sans modération et la liberté sexuelle, à leur concept de la
révolution. L’outrage et la provocation sont des armes contre l'ordre
établi. La dope aura raison d’eux.
Pour toutes ces raisons, le groupe est dans le collimateur des
autorités. Ils adoptent une attitude très subversive, proche du
terrorisme de l’ultra-gauche. Ils ne cesseront, pendant leur courte
carrière, d'avoir des ennuis avec la justice, la police et la censure.
Suite à des concerts chaotiques, ils se verront interdits de salle, au
début des années 70.
Cela les distingue nettement des autres groupes de Hard Rock et de
Heavy Metal, qui vont suivre. Le rapport entre le Five et le Metal
s'arrête à la puissance dévastatrice de leur musique. Certains les
considèrent, d'ailleurs plus comme les parrains du Punk que du
metal. Effectivement, leur engagement politique et leur
comportement totalement déjanté n'est pas sans rappeler l‘esprit Punk.
Cependant, je trouve que musicalement, ils sonnent plus Hard Rock que
Punk, notamment par le fait qu’ils intègrent des solos de guitares dans
leurs morceaux. En fait, on peut les voir comme des précurseurs des 2
genres, qui sont de toute façon un peu liés.
MC5
:
Rob Tyner :
chant
Fred "Sonic"
Smith : guitare
Wayne
Kramer :
guitare
Dennis Thompson :
batterie
Michael
Davis : basse
Bob
Gaspar :
batterie
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Kick
out the jams
And
right now, right now, right now it's time to
KICK OUT THE
JAMS, MOTHER FUCKERS!
Yeah!
I, I, I, I, I'm gonna
I'M
GONNA KICK 'EM OUT!
Yeah!
Well, I feel
pretty good
and I guess that I could
get crazy now,
baby
Cause we all got in tune and when the
dressing
room got hazy now, baby.
I know how you want it,
child:
hot, sweet, and tight.
The girls can't stand
it when you
doin' it right;
when you're up on the
stand.
And let me kick out the jams, yes!
Kick
out the jams.
I WANTTA KICK 'EM OUT!
Yes,
I'm startin' to sweat,
you know my shirt's all wet.
What
a feelin'.
And the sound that abounds and
resounds
and rebounds off the ceiling.
You gotta have it baby,
you
can't do without,
when you get the feelin',
you got
the sound above.
Put that mike in my hand
And
let me kick out the jams, yes!
Kick out the jams.
I
WANTTA KICK 'EM OUT!
alright, alright, alright,...(9
times)
come on, come on, come on,
So you
gotta get it up,
you know ya
can't get enough, Miss
Mackenzie
Well, it gets in your brain,
it
drives you insane with a frenzy.
The wailing
guitars, girl,
the crash of the drums,
makes me wanna
keep a-rockin' till the
morning comes.
Let
me be who I am.
And let me kick out the jams, yes!
Kick
out the jams.
I DONE KICKED 'EM OUT
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Petite
biographie de MC5
En 1964, Wayne Kramer et Fred Smith,
alors
adolescents, férus de rock'en roll et tous deux, guitaristes chanteurs,
unissent leurs groupes respectifs pour n'en faire qu'un. Ils
embauchent, ensuite un bassiste, Rob Derminger, qui se fait rebaptiser
Rob Tyner. Il leur propose de prendre le nom de
MC5, en
raison de leur provenance de Détroit, surnommée la Motor city. Après
avoir quitter le groupe, il le réintègre en 1965, mais cette
fois
ci, en tant que chanteur. Ils ne font à cette époque que des reprises,
mais les jouent déjà de façon sur-vitaminées, laissant aussi,
libre cours à une grande part d'improvisation. Ils commencent à avoir
une certaine popularité locale.
1966 est l'année de
la rencontre avec John Sinclair. Le groupe prend, dés lors,
une
optique militante d'extrême gauche, prônant révolution, lutte armée et
liberté sexuelle. Le Five se met aussi, à consommer excessivement
cannabis et LSD.
La réputation de MC5, ne
cesse de
grandir, avec leurs shows dévastateurs. En 68, ils sortent leur premier
single, avec 2 titres originaux, Lookin at you et Borderline.
Ils
enregistrent, ensuite, leur premier album, Kick out the jams, en
public. Ils vont connaître bon nombres d'ennuis avec la censure et les
autorités, se voyant même interdits de salle.
En 1970, ils se dissocient de Sinclair et des White Panthers. Ils
sortent leur second opus, Back in the USA puis High Time, en
1971, 2
albums studios qui ne contiennent pas, pour ce qu'il m'en reste comme
souvenir, la folie du premier.
Le succès baisse, des
problêmes
internes minent le groupe et après les départs de Dennis Thompson puis
Rob Tyner, le groupe splitte définitivement le 31 octobre 1972.
Les
membres participeront à diverses formations. Ils reforment DKT-MC5 en
2003, pour une ultime tournée, sans Rob Tyner ni Fred "Sonic" Smith,
morts respectivement en 1991 et en 1995. Par contre divers artistes
tels
Lemmy Killmister (Motorhead) ou Ian Astbury (The Cult)
joueront
avec eux. Il en sortira un DVD.
Dernière anecdote, Fred "Sonic" Smith fut mariée
avec Patti Smith.
Les
3
albums du MC5
 Kick out the jams (1969)
 Back
in the USA (1970)  High
time (1971)
Á la même époque, dans la même ville, un autre
groupe
fait cracher les décibelles et sa rage, ils se nomment les Stooges.
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