Black
Sabbath peut être
considéré comme le père fondateur de
la tendance purement Heavy Metal.
Le groupe produit une musique très lourde,
s’éloignant considérablement
de la racine Blues, à laquelle il associe une
thématique textuelle et
visuelle sombre. Il est originaire de Birmingham, qui, en cette fin des
années 60, est un haut lieu de l'industrie Anglaise et
notamment de la
métallurgie. Certains émettent
l’hypothèse que le terme de Heavy Metal
serait né de cette filiation.
Dès son premier album, sorti en février 70, le
groupe plante le décor.
Le morceau
Black Sabbath
ouvre le bal. Pièce
anthologique de présentation, il mérite
qu’on s’y attarde un
peu. Il débute par le bruit d’une pluie
d’orage et des
tintements
de cloches, puis surgit une rythmique puissante et lourde sur un tempo
très lent. Sur le même enchaînement de
notes, le son devient, ensuite,
très léger, conservant son atmosphère
sinistre, accentuée lorsque le
chanteur Ozzy Osbourne vient y poser son incantation. Le morceau
alterne entre ces 2 passages, puis s’emballe dans un rythme
rapide,
avec un son de guitare étouffé, pour aller vers
un solo furieux et
aboutir à une fin carrée et fracassante. Le ton
est donné, lourd,
puissant et sombre.
C’est avec son second
opus, Paranoid, sorti en septembre, la même année,
que le groupe
obtient la consécration, notamment avec le morceau
Paranoid, qui est
au Sabbath, ce que
Smoke
on the water
est à Deep Purple. La messe est dite, le style particulier
de Black Sabbath va faire école. Analysons le, donc
maintenant, plus en
détail.
La
saturation de la guitare est poussée à son niveau
ultime, celui de
la
distorsion.
C’est cela même, qui va caractériser le
timbre spécifique du Heavy
Metal. Le Hard Rock, peut lui, plus largement s’exprimer
à travers des
grains de saturations moins poussés, de type crunch ou
overdrive. Pour
donner un élément de comparaison, le son des
guitares chez AC/DC relève
de l’overdrive, alors que chez Iron Maiden ou MetallicA, on
est dans la
pure distorsion. La basse de Geezer Buttler a, aussi, un
rôle
fondamental dans la lourdeur et l’épaisseur du
son. D’ailleurs, il
existe un débat, pour savoir, qui de Geezer Buttler, ou Tony
Iommi, le
guitariste, serait le réel responsable du son Heavy metal.
Á partir du 3
e
album, Master of reality, la guitare et la basse sont
accordées en sol
au lieu de l’être sur le la conventionnel, soit sur
un ton plus bas.
La sonorité est donc plus grave, accentuant
d’autant plus la
lourdeur et la couleur sombre. On retrouvera cette façon de
s’accorder,
au cours des années 80/90, dans le Metal extrême.
Le jeu de batterie
est bien marqué par la frappe puissante et les nombreuses
interventions
sur les toms et les cymbales. Á ce niveau-là, le
chef d’œuvre,
The
wizard,
second morceau du premier album, offre une partie de batterie,
complètement éclatée. De plus, Bill
Ward, le batteur va passer à la
double grosse-caisse, une des particularités du jeu de
batterie dans le
Heavy Metal. Le chant d’Ozzy, plutôt que
d’être porté par le
cri,
joue plutôt sur un timbre nasillard et monotone,
renforçant une
expression de folie, de malsain et de désolation. Avec son
second
chanteur, Ronnie James Dio, au début des années
80, le chant évoluera,
foncièrement, dans le cri, ce qui, en raison,
également du timbre
particulier de ce grand vocaliste, donnera une nouvelle couleur au
groupe. Enfin, le groupe peut avoir recours à des claviers
de manière
sporadique.
Pour
finir sur l’aspect du son,
on constate, l’utilisation de divers effets, sur la guitare
(Wah wah,
flanger), mais aussi parfois sur la voix (vocoder), voir sur la basse
(saturation). Mais surtout, ce qui surplombe, c’est
l’emploi
de
réverbérations sur la guitare, la batterie et le
chant. Celà donne,
d’une part, plus de profondeur et par conséquent
plus d’ampleur, mais
aussi ce grain métallique.
Black
Sabbath met aussi en place des structures rythmiques
adéquates pour le
Heavy Metal. Les riffs de guitares sont fondés sur des
accords de
type
powerchord
et parfois
triton
(quinte diminuée, donnant lieu à une dissonance).
Parfois le son peut
être étouffé. On peut noter aussi le
jeu en double-croche, pour les
accélérations. Le tout est amplifié
par une basse bourdonnante. Pour
les solos de guitare, Iommi, double parfois ses chorus. Thin Lizzy va
développer cette technique, et Iron Maiden, la populariser.
Le groupe
créait aussi des ballades très calmes,
d’un bout à l’autre, comme
l’étrange
Planet
Caravan
sur Paranoid ou
Changes
sur Vol 4. Des cassures acoustiques sur des morceaux très
Hard, peuvent
aussi apparaître tel sur le grand classique qu’est
Sabbath, bloody
Sabbath, du disque du même nom.
Le groupe est plutôt
porté
sur des rythmes lents comme le célèbre
Iron Man, sur
Paranoid, dont le riff va faire école. Dans les
années 90, un style de
Metal à part entière, le
Doom
Metal, se fondera sur cet aspect. Black Sabbath pratique,
malgré tout, des variations de tempos, comme sur
l’excellent
Into
the void,
de Master of reality et beaucoup de morceaux sont sur un tempo
médium,
certains peuvent être carrément rapides
comme
Symptoms of the
universe, sur Sabotage. Cette dernière
orientation se
développera beaucoup plus avec Ronnie James Dio. On peut
citer
Neon Knights
ou
Die Young,
sur
Heaven and Hell ou encore
Mob
rules, ouvrant l’album du même nom.
Enfin on peut noter
l’absence de refrain, trait marquant de
l’ère Ozzy.
En terme d’esprit, ce qu’on
retient du groupe,
c’est le
satanisme, qui est sans nul doute, la racine de tous les courants
Black, Death, Gothic etc... Pourtant, si
le groupe a cultivé
l’ambiguïté, par son nom, et
d’étranges légendes
l’entourant, l’image sataniste est, en
réalité, utilisée comme
métaphore. Beaucoup de textes de Black Sabbath
dénoncent la
guerre et la folie des Hommes de pouvoir. Le plus
célèbre, en la
matière, est sûrement
War
Pigs,
sur Paranoid, traitant de la guerre du Viet Nam. Ce thème
revient
constamment. On peut citer, entre autres,
Hand of Doom,
Into the Void, ou
encore
Electric Funeral,
traitant, lui du danger nucléaire. De plus, Ozzy
ponctue
parfois
ses incantations dramatiques par des appels à Dieu, comme
sur
Black Sabbath
ou le
couplet se clôt par des «
Oh
no, no, please God, Help me ».
After for ever,
sur Master of reality, est quant-à lui, un
véritable plaidoyer pour le
Christ. Enfin on remarquera que les crucifix qui servent de symbole
au groupe ne sont jamais renversés. Le Sabbath Noir peut
être perçu
comme une métaphore
sur les rapports humains et sociaux. Les Hommes, pour des
velléités de pouvoirs vendent leur âme
au diable, nous
condamnant
à la désolation et la destruction. Le Heavy
Metal, avec
Black Sabbath, en point de départ, sonne le glas des
illusions du rêve
Hippy.

BLACK
SABBATH :
Il ya eu tellement
de formations et de reformations chez Black Sabbath, que nous
mentionnons
ici, seulement les variations de musiciens, qui ont eu lieu
jusqu'à
l'année 1983. Pour
le reste :
clicker sur le lien sur la droite.
----1969-79----
Tony
Iommi : guitare
Ozzy Osbourne : chant
Geezer
Buttler :
basse
Bill
Ward : batterie
----1978----
Dave
Walker : chant
(Remplace un court temps Ozzy)
----1979-80----
Ronnie
James Dio : chant
----1980-82----
Vinny
Appice : batterie
----1982-83----
Bill
Ward / Bev Bevan : batterie
Ian
Gillan : chant


Black
Sabbath
What is this that stands
before me?
Figure in black which points at me,
Turn
'round quick and start to run,
Find out I'm the chosen one
Oh,
No!
Big black shape with eyes of fire,
Telling
people their desire
Satan sitting there he's smiling,
Watches
those flames get higher and higher
Oh, No, No please God help
me!
Is it the end, my friend?
Satan's come
around the bend,
People running cos they're scared
Ya
people better go and beware
No! No! Please! No!
|
This
text will be replaced
( Extraits : 1 Black
Sabbath, 2 The wizard, 3 Heaven and Hell, 4 Back Sabbath )
Petite
biographie de Black Sabbath
Les 4 membres de Black sabbath sont de Birmingham, issus du
milieu ouvrier. Le guitariste, Tony Iommi a eu le bout des doigts de la
main droite tranché du temps où il travaillait
dans la métallurgie.
Étant gaucher, il s’agissait de la main qui jouait
sur le manche. Alors
qu’il pensait que sa carrière était
terminée, un ami lui fit connaître
Django Reinhardt, le célèbre guitariste gitan,
qui lui avait perdu
l'usage de 2 doigts. Cela lui redonna la motivation pour continuer. Il
se fabriqua des petits bouts de plastiques pour se les fixer au bout
des doigts et monta des jeux de cordes plus souples, comme celles
d’un
Banjo, sur son instrument.
En
1968, Tony joue avec le batteur Bill Ward dans Mythology et Ozzy
Osbourne chante dans une formation où Geezer Butler tient la
guitare.
Les 4 musiciens se réunnisent pour créer un
nouveau
groupe, dans lequel Geezer prend la basse. Ils se nomment d'abord Polka
Tulk puis ensuite Earth. Ils font des reprises, allant du
Blues
Rock au Jazz. Ils tournent dans
le nord de l’Angleterre, puis en Allemagne. Le groupe opte,
ensuite,
pour une thématique sombre. 2 raisons semblent en
être à
l’origine. L’une d’elles serait
que Geezer
avait commencé à
lire des ouvrages, traitant d’occultisme et de magie noire.
De
là,
serait né le morceau Black Sabbath, dont le titre est
tiré
du nom d’un film d’épouvante de 1963.
L’autre
viendrait du
fait qu’Ozzy trouvait étrange que des gens payent
pour
voir des
films d’horreur, dans le but de se faire peur. Cela donna
l’idée au
groupe de faire un pendant musical de ce genre
cinématographique. Dans
le même temps, le groupe s’éloigne du
blues et prend
une
orientation plus lourde. Découvrant,
qu’il existe un
autre
combo, qui porte le nom de Earth, les 4 de Birmingham
décident
de
prendre comme patronyme, le titre de leur première chanson,
Black
Sabbath.
Tony Iommi part un court moment jouer avec Jethro tull, mais revient
vite au bercail.
Black sabbath
enregistre son premier album en 3 jours pour 600 livres. Son label,
veut jouer la carte épouvante à 100% et fait
mettre une croix à
l’envers à l’intérieur de la
pochette, seule fois que le groupe en
affichera une. Le disque sort le vendredi 13 février. Tout
cela va
coller une étiquette sataniste au groupe, qui en
réalité, si ce n’est
Geezer, n’est nullement intéressé par
l’ésotérisme.
C’est avec l’album suivant,
qui sort la même
année, en septembre, que Black Sabbath décroche
la timbale. Il devait
s’appeler War pigs, titre du premier morceau. Celui-ci
étant une
dénonciation de la guerre du Viet-Nam, la maison de disque
eût peur
d’une mauvaise réaction aux USA et imposa,
à la place, Paranoid, nom de
la seconde chanson. Celle-ci allait, par ailleurs, faire un
véritable
carton, en tant que single, atteignant la première place des
charts
anglais et arrivant dans les sommets de ceux des States. Pourtant,
Paranoid fut créé en 5 minutes et mis en
boîte en 2 heures. Le groupe
ne voulait même pas l’inclure sur la galette, le
jugeant trop
commercial. Il en fut décidé autrement et
celui-ci allait devenir le
morceau le plus célèbre du Sabbath.
De 1971 à 73, Black Sabbath enchaîne
tournées européennes et
américaines et enregistre 2 autres albums, sans
s’arrêter.
D’abord Master of Reality, en 1971, à partir
duquel, Iommi, en raison
de la souffrance que lui infligeait la guitare, depuis son accident,
s’accorde un ton plus bas, pour assouplir la tension des
cordes,
Buttler faisant de même à la basse. Cette
mésaventure, arrivée à Tony
quelques années plus tôt,
génère au final un son plus lourd que
jamais. Le Vol 4, annoncé comme encore plus Heavy, sort
l’année
suivante, marquant l’aboutissement d’une
époque. Gloire et succès sont
au rendez-vous, portés par les concerts et les frasques de
Ozzy. Durant
cette période, les Sabbath consomment de plus en plus de
drogues. On
raconte que Ozzy et Bill auraient consommé du LSD, tous les
jours, que
la production du Vol 4, aurait été moins
coûteuse que la cocaine
consommée pendant son enregistrement. Ce disque est,
d’ailleurs, dédié
à la
«
Great Coke Company ». Le groupe
écrit des
morceaux sur le sujet.
Sweet
Leaf, qui ouvre Master of Reality, est un hymne au
Cannabis.
Snowblind,
sur vol 4, traite des effets de la cocaine. Ce rythme
déchaîné et les
abus conduisent le groupe au bout du rouleau et au bord du split, en
1973.
Black Sabbath va marquer
une pause avant de réaliser son 5
e
chef d’œuvre,
Sabbath, Bloody Sabbath. Il est dans les bacs, le 1
er
décembre 1973. Le groupe, tout en conservant son style,
élargit son champ musical. Ainsi, on note
l’arrivée de clavier, joué,
pour l’occasion par Rick Wakeman, l’organiste de
Yes.
En 1975, Black Sabbath sort, ce qui est
considéré comme le
dernier grand album de l’ère Ozzy, Sabotage.
Ensuite le chanteur,
sérieusement miné par son addiction aux drogues,
commence à s’absenter
des répétitions et finit par ne plus y participer
en 77. Il est
remplacé un bref moment par un certain Dave Walker. Les 2
albums
produits pendant cette époque, Technical Ecstasy, en 76,
puis Never say
die, en 78, s’avèrent être des
échecs commerciaux. En 1979,
Ozzy est congédié. Celui-ci va alors se lancer
dans une carrière Solo,
qui, après un décollage difficile, se
concrétisera en un énorme succès.
The
Ozzy Osboune's years
The Ronnie James Dio years
Black Sabbath va entrer, après ce passage à vide,
dans sa seconde
période légendaire. Un très grand
vocaliste, Ronnie James Dio, ayant
fait ses premières armes dans Elf, puis obtenu la
reconnaissance avec
Rainbow succède à Ozzy. Il va redonner au groupe,
un nouveau souffle.
Deux albums et un Live sortiront de cette époque, rejoignant
au rang de
classiques les 6 autres chefs d’oeuvres du Sabbath Noir.
Heaven and
Hell sort en 1980, Mob Rules, sur lequel Bill Ward est
remplacé par
Vinny Appice, suit en 1981 et le Live Evil en 1982. Ce disque marque la
fin de l’ère Dio, pourtant promise à un
grand avenir, suite à un
conflit entre le chanteur et les 2 membres originaires, concernant le
mixage des voix. Á noter que Ozzy sort aussi, à
la même époque, un
excellent Live, sur lequel il ne reprend que des titres du Sabbath
Noir, Speak of the devil. Le groupe apparaît,
également sur
la B.O. du film Metal Hurlant avec le morceau The Mob Rules. Dio va
entamer, à son tour, une carrière solo, avec
grand succès.
Le Sabbath va entrer dans sa 3
e
époque, marquée par le retour de Bill Ward et
surtout l’arrivée de Ian
Gillan, ex Deep Purple, au chant. Ce projet des plus ambitieux ne
durera que le temps d’un album, Born again, et
d’une tournée sur
laquelle, Bill ward se retirant, Bev Bevan, venu du groupe pop
Electric Light Orchestra, prend sa place. Si le disque remporte un
grand succès, il est reconnu comme bien en dessous de la
qualité des
grands classiques du groupe.
Le line-up original se retrouve, le 13 juillet
1985, pour jouer 3 morceaux lors du
Live
Aid, aux États-Unis un grand festival
musical
humanitaire, organisé en faveur de l’Ethiopie.
Pour la suite, Iommi se retrouve seul aux commandes. Les
batteurs, bassistes et chanteurs vont se succéder. Rob
Halford, le
chanteur mythique de Judas Priest, lui-même, participera
à une tournée
du Sab, en 92. Tony Martin tiendra, quand même, les
vocaux sur
6 disques de 87 à 91, puis de 92 à 97. Bill Ward
reviendra, en 94, pour
une tournée. Geezer Buttler, quant-à lui, sera de
retour de 91 à 94. Un
album avec Dio et Vinny Appice, Dehumanizer, sera
réalisé en 1992.
La formation originale revient officiellement en
1997, et tourne, sur l’ Ozzfest, aux Etats-Unis, un festival
Heavy
metal, créé par Ozzy. Il en sort un double Live
avec 2 inédits,
Reunion. Le groupe continuera à jouer sur les Ozzfest, les
années
suivantes. Vinny appice remplacera, en 1998, Bill Ward, victime
d’une
crise cardiaque. Le groupe initial rejoue sur les Ozzfest de 2004 et
2005. Il est programmé pour celui de 2008. On attend un
éventuel nouvel
album. Parallèlement, Geezer, Tony, Ronnie et Vinny se sont
remis à
tourner ensemble en 2007, sous le nom de Heaven and Hell (the Dio
Years), le patronyme Black Sabbath, étant
réservé pour le Line-up
original.
4 albums
de Black sabbath
Avant de conclurece chapitre, il nous semble important
d'évoquer 3 autres groupes américains qui
avaient, peu de temps avant les 2
premiers
albums de Led Zeppelin, déjà ouvert le
champ du Hard Rock.
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